«Je pense que tout le monde aime le chocolat, non?» Jessica Harvey commence notre entretien en riant, en parlant de sa passion pour le chocolat et de la manière dont elle s’est impliquée dans le chocolat artisanal. «Nous avons toujours eu du chocolat à la maison, et c’était toujours un moment à célébrer.»
Elle ajoute qu’elle est du genre à lire les étiquettes de tous les aliments qu’elle consomme, et que les chocolats vendus au supermarché présentent souvent de longues listes d’ingrédients totalement inutiles. «Il ne faut pas plus de deux ingrédients pour faire un bon chocolat», explique-t-elle. «S’il est à 100%, c’est juste du cacao. Mais pour un chocolat à moins de 100%, il faut juste des fèves de cacao et du sucre. Alors, quand je vois des chocolats avec plus de 20 ingrédients dans leur composition, je trouve ça insensé!»
Il y a quelques années, Jessica Harvey a commencé à se familiariser avec le chocolat artisanal, qui privilégie la qualité et la durabilité, et est devenue dégustatrice et évaluatrice certifiée de cacao. «C’est un peu comme un sommelier, mais avec du chocolat.» Blunt!, qui se concentre sur le chocolat, de la fève à la tablette, et le cacao issu du commerce direct, est un «rêve d’enfant» pour elle, qui a une formation en finance et en gestion.
De la fève à la tablette
Nous entendons souvent parler de concepts tels que «de la ferme à la table» ou de la stratégie «de la ferme à la fourchette» de la Commission européenne, qui visent à acheminer les denrées alimentaires des agriculteurs ou des producteurs directement aux consommateurs. Qu’entend-on exactement par «de la fève à la tablette» et comment peut-on garantir la transparence tout au long du processus de fabrication?
«Cela signifie que vous savez exactement d’où viennent les fèves», explique Jessica Harvey. «Les chocolatiers artisanaux adaptent la torréfaction en fonction du profil des fèves. La plupart d’entre eux ont un impact sur l’ensemble du processus: ils contrôlent la fermentation et le séchage.»
La qualité est le résultat final de l’amour que l’on porte à chaque étape du processus.
«Ensuite, la personne qui s’occupe de l’approvisionnement contrôle le transport. Beaucoup de choses doivent être prises en compte; les fèves de cacao sont assez sensibles et absorbent beaucoup de choses. Les risques de contamination sont donc élevés tout au long du processus, et ils sont contrôlés. Ces fèves arrivent ensuite directement chez les chocolatiers artisanaux, qui contrôlent alors l’ensemble du processus», poursuit-elle. «En fonction du profil aromatique de la fève, ils adapteront la torréfaction et réaliseront le reste du processus de fabrication du chocolat en interne.»
Cette approche approfondie peut expliquer pourquoi le chocolat artisanal peut être si cher. Les organisations d’approvisionnement «sur le terrain» offrent également une formation et un soutien aux agriculteurs, ajoute Jessica Harvey. Il ne s’agit pas seulement de la qualité du produit, mais aussi de contribuer à la qualité de vie des agriculteurs. «La qualité est le résultat final de l’amour que l’on porte à chaque étape du processus. Et cela commence avec les agriculteurs.»
Un mélange de durabilité, d’éthique et d’amour
Pour garantir cette qualité, Jessica Harvey soumet le chocolat à ce qu’elle appelle un questionnaire de due diligence. «La formule gagnante de Blunt! est que la qualité est obtenue grâce à un mélange de durabilité, d’éthique et d’amour», explique-t-elle. L’«amour», c’est s’assurer que les chocolatiers rendent à la communauté ce qu’elle leur a donné. «Il s’agit par exemple de s’assurer qu’une grande partie des fonds revient aux agriculteurs, que ce soit en leur payant des prix élevés pour leurs fèves de cacao ou en veillant à ce qu’ils bénéficient d’un soutien.»
«L’éthique consiste à s’assurer qu’il n’y a pas de travail d’enfants», souligne Jessica Harvey, et à veiller à ce que les gens soient payés au-dessus du prix du marché. Quant à la durabilité, elle concerne les mesures prises pour s’assurer que le transport et l’emballage sont effectués de manière durable, que ce soit par la mise en œuvre des meilleures pratiques ou par les efforts en cours de préparation.
Par exemple, l’un des chocolats proposés à la dégustation lors de la soirée de lancement du club de dégustation de chocolat de Blunt!, le 18 janvier, était un chocolat mexicain fabriqué à partir de fèves de cacao transportées à travers l’océan Atlantique à l’aide d’un voilier.
Sensibilisation et partage de la joie
Jusqu’à présent, Jessica Harvey s’est contentée d’offrir des boîtes de chocolats à des particuliers via Instagram, d’organiser des dégustations pour des entreprises ou des team buildings, et de fournir des services de conseil à des chefs, des restaurants ou des hôtels. Le salon de thé Onda, qui accueillera également le club de dégustation de chocolat, propose par exemple une carte de chocolats chauds où vous pouvez choisir l’origine et le pourcentage de cacao, explique-t-elle.
Le club de dégustation de chocolat est une nouvelle initiative qui a déjà suscité un vif intérêt de la part des habitants du Grand-Duché. «J’ai organisé quelques dégustations l’année dernière et plus les gens s’y intéressaient, plus ils aimaient cela!»
Chaque dégustation du club de dégustation de chocolat de Blunt! comprendra une sélection de chocolats choisis par Jessica Harvey, et chaque événement sera différent. (Photo: Blunt!)
Le club de dégustation de chocolat a été officiellement lancé le 18 janvier et ses dégustations officielles, réservées aux membres, auront lieu au salon de thé Onda le deuxième lundi de chaque mois, la première étant prévue pour le 12 février.
Lors de la préparation des dégustations, «j’utilise beaucoup mon intuition et il s’agit vraiment d’équilibrer ce qui fonctionne ensemble tout au long de la dégustation. Je les organise donc en fonction de l’expérience que nous allons vivre ensemble. Qu’est-ce que nous recherchons?», explique Jessica Harvey.
Chaque dégustation sera différente. Et c’est ce qui est si excitant.
«Chaque dégustation sera différente. Et c’est ce qui est si excitant à propos des dégustations. Il y aura des chocolats différents, des saveurs différentes, des origines différentes, tout sera différent. Parfois, il y aura des chocolats avec inclusions, parfois non. Parfois, il y aura des accords, parfois non.»
L’adhésion annuelle coûtera 66 euros, précise-t-elle, ce qui inclut des réductions pour les dégustations mensuelles réservées aux membres, ainsi qu’un accès à des informations exclusives pour les «nerds» du chocolat, sur son expérience et son réseau. Mais les activités peuvent également être inspirées par les membres du club, ajoute Jessica Harvey. Quelqu’un, par exemple, pourrait proposer une «excursion» à Bruxelles pour visiter un producteur de chocolat.
Pour ceux qui ne sont pas nécessairement intéressés par une adhésion, il y aura d’autres dégustations pour les personnes qui souhaitent tenter l’expérience, mais elles ne sont pas programmées, précise-t-elle, et se feront à la demande.
«Blunt! existe vraiment pour sensibiliser et partager la joie du chocolat, mais d’une manière réelle. Pour montrer aux gens ce qu’est le vrai chocolat, honnête et authentique», conclut Jessica Harvey.
Pour en savoir plus sur le nouveau club de dégustation de chocolat de Blunt!,
Cet article a été rédigé par en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.