SecuChat, présentée par Jemmic et son CEO, Jean-Pierre Schmit, pourrait devenir la première messagerie de gestion de fortune utilisée par une banque luxembourgeoise sous peu. (Photo: DR/Paperjam)

SecuChat, présentée par Jemmic et son CEO, Jean-Pierre Schmit, pourrait devenir la première messagerie de gestion de fortune utilisée par une banque luxembourgeoise sous peu. (Photo: DR/Paperjam)

Une première banque a commencé à tester la première messagerie chiffrée pour la gestion de fortune. La solution développée pendant un an chez Jemmic, plus connue en Suisse qu’au Luxembourg, a été présentée à l’ICT Spring.

Faut-il rencontrer «son» banquier pour bien gérer sa fortune? Oui, pensaient de richissimes investisseurs jusqu’ici. Leurs héritiers regardent le sujet différemment. Aussi, Jean-Pierre Schmit et son équipe ont-ils travaillé sur l’idée d’un «WhatsApp de la gestion de fortune».

C’est cela qu’il présente dans les travées de l’ICT Spring, alors qu’une banque luxembourgeoise étudie son proof of concept (POC), avant, peut-être, de devenir la première à proposer cela à ses jeunes clients fortunés au Luxembourg.

L’outil se présente comme une messagerie, de type WhatsApp ou Facebook. Elle permet à un client de poser une question à celui qui gère son portefeuille ou à ce dernier, par exemple, d’alerter qu’une obligation arrive à son terme et qu’il faudrait peut-être penser à réorienter cet argent disponible. Toutes les transactions peuvent être gérées dans cet environnement numérique.

Chiffrage, PDF et double authentification

Non seulement la communication est chiffrée au niveau requis par la Commission de surveillance du secteur financier, mais les échanges entre les deux personnes peuvent se transformer en PDF, qui aura la même valeur juridique qu’un bon vieux contrat avec une signature électronique à double authentification.

Le service est facturé de 1.000 à 10.000 euros par mois, selon le format utilisé, le nombre d’utilisateurs, la signature électronique, l’intégration ou les succursales.

Avec son MBA en entrepreneuriat et innovation, le jeune entrepreneur installé à Itzig, assez à l’écart de l’écosystème depuis dix ans, rêve d’autres cas d’usage, comme le conseil médical à distance ou l’internet banking.

«Les banquiers ont parfois peur d’être de plus en plus sollicités de cette manière», dit-il à l’ICT Spring. «Ce sont les banquiers de la vieille école. Les autres y voient plutôt de nouvelles opportunités.»

SecuChat est un des produits développés par Jemmic, qui compte plus de 70 banques clientes en Suisse et un million d’utilisateurs, comme les Nations unies ou BNP Paribas. Dix ans après sa création, Jemmic, 17 employés et trois millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, n’est pas peu fière du lancement de son «premier produit entièrement développé en interne. C’est très excitant!», dit son CEO.