À 540km/h au-dessus d’un «T» renversé, le Spacetrain peut s’intégrer «assez facilement» au paysage. Même en bord d’autoroute. (Photo: Spacetrain)

À 540km/h au-dessus d’un «T» renversé, le Spacetrain peut s’intégrer «assez facilement» au paysage. Même en bord d’autoroute. (Photo: Spacetrain)

Le Spacetrain, circulant sur coussins d’air à huit millimètres d’un monorail en «T» inversé, devrait rouler en 2025. À quand un Nancy, Bruxelles ou Francfort-Luxembourg?

Sa silhouette profilée, en composite d’aluminium, offre un voyage dans le futur rien qu’à le regarder avancer sur ses coussins d’air, au-dessus d’un monorail en «T» inversé.

À 540km/h, sa vitesse idéale, les 80 mètres du Spacetrain traverseront le paysage comme une météorite. 60, 120 ou 250 passagers (dans une version à deux étages) seront les bienvenus à bord.

«Il peut parfaitement avancer au bord d’une autoroute, en hauteur, pour que l’évacuation d’air et les vibrations ne gênent pas les automobilistes», répète inlassablement la responsable des affaires publiques de SpacetrainOne, au salon Vivatech à Paris.

Techniquement, il peut atteindre une vitesse maximale de 720km/h, mais le pousser détériore ses performances. Parce que le Spacetrain est propulsé par des moteurs linéaires à induction qui tournent à l’hydrogène. 100 kilomètres permettent d’économiser 32.500 tonnes de CO2.

«Parmi ses meilleurs arguments, ce train ne coûte que 10 millions d’euros par kilomètre contre 25 millions d’euros pour un TGV», indique son fondateur, Emeuric Gleizes, physique de rugbyman et voix sûre de son fait. Après avoir commencé à imaginer une version européenne de l’Hyperloop, le train à très grande vitesse dans un tube d’Elon Musk, le Français a décidé de le faire fonctionner à l’air libre.

«En fait, la chaleur dégagée dans le tube implique un système de refroidissement particulier et cela augmente les coûts de maintenance de ce train qui sont justement un autre avantage», explique le directeur de la communication de SpacetrainOne, Thomas Bernin. «Il est également possible d’en faire un train de fret.»

Les géants français derrière le projet fou

À l’Élysée, on regarde ce projet avec autant d’intérêt que les grands acteurs du privé, Vinci pour l’infrastructure, Dassault Systèmes qui a aidé au développement du logiciel, Siemens pour le moteur ou Air Liquid pour la pile à combustible.

Une maquette du Spacetrain à l’échelle 1:2 sera utilisée pour des tests en laboratoire en septembre avant un prototype à taille réelle en 2020 et quatre années de tests entre 2021 et 2025. Pour l’instant, ce train du futur devrait mettre Orléans à une demi-heure de Paris.

«Mais nous sommes prêts à répondre à tout marché public sur le sujet», assure le CEO de Spacetrain, qui a financé 100% des premières années, dont cinq millions d’euros pour un prototype. Il faudra au minimum 40 millions d’euros pour passer à la taille réelle et beaucoup plus pour en industrialiser la production. Seulement là, cela voudra dire que le train du futur sera devenu le train du présent.

Peut-être plus tôt que le train du patron de SpaceX et Tesla? 25 personnes dont 15 ingénieurs y consacrent toute leur énergie depuis 2017, relançant le mythique Aérotrain de Jean Bertin dans les années 1970.