La maquette du Jardin du multilinguisme dévoile le concept imaginé par Michel Desvigne. (Image: Michel Desvigne Paysagiste)

La maquette du Jardin du multilinguisme dévoile le concept imaginé par Michel Desvigne. (Image: Michel Desvigne Paysagiste)

Un nouvel espace vert va voir le jour au Kirchberg à l’horizon 2023: le Jardin du multilinguisme, conçu par le paysagiste Michel Desvigne, sera planté au pied des tours de la Cour de justice de l’Union européenne.

Le quartier européen au Kirchberg n’est pas très riche en espaces verts. Aussi, le Fonds Kirchberg y réalise un jardin provisoire aux pieds des tours de la Cour de justice de l’Union européenne. D’une superficie de 1,15ha, ce jardin prend place sur la réserve foncière qui s’est libérée suite à la démolition du bâtiment Jean Monnet. Ce nouvel espace vert, conçu par le paysagiste français Michel Desvigne, offrira un espace de détente aux personnes qui fréquentent le quartier. C’est aussi un hommage au multilinguisme de l’Union européenne, dont la diversité est pratiquée quotidiennement par les interprètes et juristes linguistes qui travaillent dans les tours de la Cour de justice qui s’élèvent autour du jardin.

Un contexte atypique

Le terrain sur lequel ce jardin va être développé est atypique. Il s’agit en fait d’une réserve foncière issue de la démolition du bâtiment Jean Monnet. Il appartient au Fonds Kirchberg et reste un terrain constructible pour une future extension de la Cour de justice. Ce projet d’extension n’étant pas à l’ordre du jour pour le moment, la Cour de justice a suggéré l’idée de l’utiliser comme espace pour y implanter un parc – une idée qui a séduit le Fonds Kirchberg, alors présidé par Patrick Gillen qui a initié le projet.

Pour cela, un appel à candidatures a été lancé. C’est le bureau de Michel Desvigne, en association avec le bureau luxembourgeois Papaya, qui a remporté l’appel.

Ce qui est aussi nouveau est que ce jardin répond au nouveau principe de biotope éphémère récemment introduit par le ministère de l’Environnement.

Une conception singulière

Ce jardin étant prévu comme temporaire, l’usage de plantes poussant rapidement est un prérequis. Il fallait aussi répondre au contexte particulier du fait que le jardin est perçu à différents niveaux: celui du sol et celui des tours, qui profitent d’une vue plongeante sur le jardin. À cette fin, Michel Desvigne a choisi la conception d’un paysage en miniature.

Vu du haut, le jardin offre une lecture très claire, une trame de végétaux qui dessinent une géométrie comparable aux sillons agricoles ou aux lignes de vignes des coteaux de la Moselle.

Au niveau du sol, l’expérience sera autre, comme une sorte de labyrinthe entrecoupé de «chambres» qui permettent différents usages (événements festifs et culturels).

Un chemin relie les trois entrées principales, et son tracé a été minutieusement ajusté à la topographie pour que la déclivité du terrain soit à peine perceptible. Réalisé en asphalte, il est également incrusté de lettres métalliques reprenant différents alphabets.

On trouvera également des stèles avec les textes fondateurs de l’Union européenne dans les différentes langues de l’Union, ainsi que le prototype d’une cabine d’interprétation qui constituera un point d’information pédagogique sur le métier d’interprète.

Au niveau des plantations, on trouvera une trame arbustive, cinq vergers avec un tapis de pelouse pour le confort et l’usage, ainsi qu’un «bosquet du multilinguisme» planté de 25 arbres – 24 pour les différentes langues officielles de l’Union et un pour le luxembourgeois.

Sur le point le plus bas, il est prévu une récupération des eaux de pluie. Des plantes poussant en milieu humide seront installées dans cette zone.

Le Fonds Kirchberg est en charge de l’aménagement du jardin et la Cour de justice est responsable de son entretien. Au total, 4 millions d’euros sont dédiés à cette nouvelle réalisation, dont 2,5 réservés pour la construction. Le jardin sera inauguré le 9 mai 2023, pour la Journée de l’Europe.