Programmé le 15 mai, l’ING Marathon, plus grand événement sportif disputé en plein air au Luxembourg, sera-t-il annulé pour la deuxième année consécutive? Ils sont beaucoup à se poser la question. Normal, avec plus de 16.000 participants annuels. Mais le plus anxieux est certainement Erich François, directeur et fondateur de la société Step by Step, l’organisateur de cet événement depuis la première édition, en 2006.

Où en est l’organisation de cette édition 2021 de l’ING Marathon?

Erich François. – «On a adressé, voici deux mois, au ministère de la Santé, une liste avec les différents scénarios possibles en vue du 15 mai. Différentes options: faire partir les coureurs par vagues de 300, demander aux coureurs d’être vaccinés ou de fournir un test PCR de moins de 72 heures… On nous a dit qu’on avait bien reçu notre dossier. Et là, nous attendons, depuis deux mois, donc, une réponse. En pour le moment, on bosse comme si tout devait avoir lieu. Tout en gardant en tête, évidemment, qu’un des scénarios possibles est l’annulation pure et simple. Comme en 2020.

Quelle est la deadline fixée au-delà de laquelle vous avez besoin d’une réponse impérative?

«À la mi-mars. Pour l’heure, comme je le disais, nous continuons à travailler. Tout en perdant chaque jour qui passe du temps et de l’argent si, en définitive, notre course passe à la trappe. Je me rends compte à quel point il est compliqué pour le monde politique de pouvoir dire ce qu’il sera possible de faire dans deux mois. Et à quel point, aussi, il est tout simplement difficile d’être politicien dans la situation actuelle. Mais on a besoin d’une décision.

L’annulation de l’année dernière avait été lourde financièrement?

«Une somme avec un chiffre et cinq zéros derrière. Plus de 100.000 euros, donc... Contrairement à beaucoup d’autres organisateurs, nous sommes une entreprise privée, Step by Step. D’une manière globale, je trouve que nous avons été bien soutenus par l’État depuis le début de cette crise. Mieux que dans pas mal de pays étrangers, en tout cas. À l’heure actuelle, sur les sept personnes qui travaillent chez nous, quatre sont en chômage partiel. Mais je vais devoir les rappeler à un moment donné. Dans les jours qui viennent, sans doute. Plus la date du marathon va se rapprocher, plus nous allons avoir besoin de main-d’œuvre. Tout ça, encore une fois, pour, au final, peut-être perdre de l’argent si on ne peut pas courir. D’où la nécessité de voir tomber une décision.

Vous n’avez pas pensé à changer de date?

«C’est compliqué, du fait qu’on est repris dans un calendrier international. Et puis, pour se placer où dans celui-ci? L’été? Il y a un risque trop important qu’il fasse trop chaud. Et à l’automne, le calendrier est surchargé.

Où en êtes-vous dans les inscriptions?

«Nous sommes plus ou moins à 5.500 personnes. Mais les inscriptions continuent à être enregistrées. Les gens posent évidemment beaucoup de questions. Ils se montrent globalement beaucoup plus prudents qu’à l’habitude. On sait déjà qu’on n’arrivera pas aux 16.000 coureurs présents sur la ligne de départ en 2019. En règle générale, 60% de nos inscrits proviennent de l’étranger. Pour un total de plus de 100 pays représentés. Cette année, certes, on gardera des Belges, des Allemands, des Français… mais il n’y aura plus d’Américains, de Chinois…

En cas d’annulation, vous avez prévu de rembourser tout le monde?

«L’an passé, suite à l’annulation, certains avaient reçu un ‘voucher’ en vue de l’édition 2021. Mais cette fois-ci, on remboursera tout le monde si on ne peut pas courir.

Quoi qu’il arrive, vous reviendrez en 2022?

«Bien sûr! Le marathon ne mourra pas! Nos sponsors nous ont déjà dit qu’ils nous suivront.»