«Si une entreprise avait dans le centre-ville, dans le quartier de la gare ou de Bonnevoie, un grand hangar à disposition à partir d’octobre, qui nous permettrait d’accueillir 100 personnes en respectant les gestes barrières, ce serait une grande aide», déclare la présidente de Stëmm vun der Strooss, Alexandra Oxacelay. (Photo: Shutterstock)

«Si une entreprise avait dans le centre-ville, dans le quartier de la gare ou de Bonnevoie, un grand hangar à disposition à partir d’octobre, qui nous permettrait d’accueillir 100 personnes en respectant les gestes barrières, ce serait une grande aide», déclare la présidente de Stëmm vun der Strooss, Alexandra Oxacelay. (Photo: Shutterstock)

Du fait des mesures de lutte contre le Covid-19, les lieux d’accueil des personnes les plus vulnérables ne peuvent plus être utilisés au maximum de leur capacité. La directrice de Stëmm vun der Strooss, Alexandra Oxacelay, appelle à la solidarité pour obtenir un local plus grand.

Les personnes les plus vulnérables, , subissent aussi les mesures nécessaires de lutte contre la pandémie de Covid-19. Les lieux d’accueil de Stëmm vun der Strooss ne peuvent ainsi plus être utilisés au maximum de leur capacité. Ces personnes se retrouvent donc à la rue. Une situation qui va empirer avec l’hiver. La directrice de l’association, Alexandra Oxacelay, appelle donc à la solidarité pour obtenir un local plus grand.

La situation a été très difficile pour les personnes vulnérables pendant le confinement. À quelles difficultés sont-elles confrontées actuellement?

Alexandra Oxacelay. – «Une des difficultés est que les gens ne peuvent pas passer beaucoup de temps dans notre restaurant. Ainsi, dans notre local à Hollerich, ils ne peuvent pas rentrer tous en même temps. Le nombre est limité à 21 personnes. Et ils ne peuvent pas rester plus de 25 minutes, donc tout juste le temps d’un repas. Toutes ces règles, c’est compliqué pour ces gens. Cela les rend nerveux, ils ne se sentent pas bien accueillis.

Et à Esch-sur-Alzette, il n’y a même pas la possibilité de rentrer, le local étant trop petit. Donc les gens mangent sur le trottoir. Ce ne sont pas des conditions dignes, ce n’est pas admissible de faire manger des personnes sur le sol. Et avec les déchets, cela fait râler le voisinage.

Mais il n’y a pas de solutions. Avec l’hiver qui arrive, le problème va empirer. Il nous faut juste un local plus grand pour accueillir ces personnes. Nous allons d’ailleurs adresser un courrier au collège échevinal d’Esch pour avoir un local plus approprié.

Les pouvoirs publics apportent-ils du soutien?

«Le ministère de la Famille avait lancé et prolongé la Wanteraktioun. Mais celle-ci a cessé le 30 juin, et ne recommencera, trop tard, que le 1er décembre. Or, je me demande pourquoi il n’y a pas une volonté politique plus générale de penser à ces gens-là. On pense à tout le monde, sauf à eux.

Bien sûr, les instruments mis en place ont le mérite d’exister. Mais avec tous les moyens qu’il y a au Luxembourg, ce ne serait pas tellement difficile de trouver des solutions.

Les entreprises ont-elles apporté de l’aide?

«Depuis le confinement, elles nous ont beaucoup aidés. Nous avons assisté à un grand élan de solidarité de leur part: beaucoup de banques nous ont soutenus, ce qui nous a notamment permis d’acheter deux camionnettes, dont une frigorifique.

Des entreprises nous ont fourni des barquettes toutes prêtes de traiteur pour la distribution de repas, ce qui nous a bien aidés et a beaucoup plu. Puis il y a eu des dons financiers pour permettre des achats de vêtements, de sous-vêtements, de sacs à dos...

Comment les entreprises peuvent-elles actuellement vous soutenir?

«Nous avons la possibilité de faire les repas. Mais c’est la place qui nous manque. Nous lançons donc un appel pour un local plus grand. Si une entreprise avait dans le centre-ville, dans le quartier de la gare ou de Bonnevoie, un grand hangar à disposition à partir d’octobre, qui nous permettrait d’accueillir 100 personnes en respectant les gestes barrières, ce serait une grande aide. Ou, je ne sais pas, une grande tente que nous pourrions installer sur un parking.

Car il faut que les gens puissent se poser. Ils ne peuvent pas rester dans la rue tout le temps. Cela éviterait qu’ils se retrouvent directement dans les hôpitaux. Et, au-delà des conditions difficiles, les gens viennent aussi pour ne pas être seuls. Il n’y a actuellement plus de lien social. Ils sont livrés à eux-mêmes.

Or, ce n’est que le début. De nouvelles personnes viennent chez nous. Les conséquences de la crise ne vont vraiment pas être bonnes, surtout pour les plus pauvres.»