Sur la Sûre, le barrage sert en premier lieu comme réserve d’eau potable. Or, cette denrée est sous pression du fait de la croissance démographique du pays et du manque de pluie. Les quantités d’eau qui peuvent être turbinées pour produire de l’électricité sont par conséquent moins importantes. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Sur la Sûre, le barrage sert en premier lieu comme réserve d’eau potable. Or, cette denrée est sous pression du fait de la croissance démographique du pays et du manque de pluie. Les quantités d’eau qui peuvent être turbinées pour produire de l’électricité sont par conséquent moins importantes. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

La sécheresse, en diminuant le niveau des cours d’eau et leur débit, provoque une baisse de la production hydroélectrique. 2022 sera très probablement «catastrophique» sur ce plan.

La a de terribles conséquences sur , les ou encore le . Mais elle impacte aussi la production hydroélectrique du Luxembourg. «2022 sera une année catastrophique», déclare ainsi le directeur de la Société électrique de l’Our (SEO), Luc Reinig.

Deux sources principales d’hydroélectricité existent au Luxembourg: d’une part, les centrales le long de la Sûre, qui dépendent du barrage d’Esch-sur-Sûre. D’autre part, celles installées le long de la Moselle. Et les deux sources sont impactées, quoique de manière différente.

Débit moindre

Sur la Sûre, le barrage sert en premier lieu comme réserve d’eau potable. Or, cette ressource est sous pression du fait de la croissance démographique du pays et du manque de pluie. Les quantités d’eau qui peuvent être turbinées pour produire de l’électricité sont par conséquent moins importantes.

Sur la Moselle, la fonte des neiges dans les Vosges permettait d’avoir de l’eau après l’hiver, et ce jusqu’au début de l’été – mais bien moins ces dernières années. La période d’étiage (quand le niveau de l’eau est au plus bas) est ainsi beaucoup plus précoce, ce qui est accentué par les faibles niveaux de pluie.

Le niveau de l’eau de la Moselle peut cependant être maintenu grâce aux écluses, ce qui permet aux péniches de naviguer. Mais le débit est malgré tout bien moindre. Résultat: «En période d’étiage, les centrales doivent être arrêtées faute de débit d’eau», explique Luc Reinig.

Baisse en 2018 et 2020

De manière générale, ces différents facteurs ont impacté la production d’hydroélectricité de ces dernières années. «Alors qu’en 2019 et 2021, la production de toutes les centrales du groupe correspondait plus ou moins à la moyenne pluriannuelle, l’année 2020 a été marquée par une baisse de production de 28% par rapport à la moyenne», constate ainsi Luc Reinig. «En 2018, cette baisse a été un peu moins prononcée, avec -20% par rapport à la moyenne.»

2022 ne se présente pas sous les meilleurs augures. «Je crains que la production soit encore plus faible qu’en 2020, à moins que l’automne ne soit très humide», estime Luc Reinig.

Part à la baisse

Accentuée par la part grandissante de l’éolien et du solaire dans la production d’électricité renouvelable, celle de l’hydroélectrique est d’ailleurs en baisse dans le pays. Elle représentait près de 20% de la production d’énergie renouvelable en 2015, pour moins de 10% en 2021.

La tendance devrait d’ailleurs s’accentuer dans les années à venir. «Aucun développement de l’énergie hydraulique ne peut être envisagé en raison de l’absence de sites disponibles», explique Luc Reinig. Ce à quoi s’ajoute la mise en service prévue de nouveaux parcs éoliens et d’installations photovoltaïques.