Certains ruisseaux sont à sec dans le pays, une situation exceptionnelle, alerte le gouvernement. (Photo: Administration de la gestion de l’eau/D. Majeres)

Certains ruisseaux sont à sec dans le pays, une situation exceptionnelle, alerte le gouvernement. (Photo: Administration de la gestion de l’eau/D. Majeres)

Le ministère de l’Environnement et l’Administration de la gestion de l’eau alertent sur la situation exceptionnellement critique des cours d’eau du pays, certains ruisseaux étant même à sec. Ils rappellent l’interdiction de prélever de l’eau de surface et demandent d’éviter la pêche.

«Depuis le mois de mars 2022, les niveaux des cours d’eau sont passés à la moitié de ceux observés entre 2002 et 2020.» Dans un communiqué de presse commun, ministère de l’Environnement et Administration de la gestion de l’eau tirent la sonnette d’alarme. Les cours d’eau du pays «présentent des niveaux extrêmement bas, certains sont même à sec». Événement «rare et inquiétant, encore jamais observé sur certains ruisseaux».

Les niveaux des cours d’eau sont passés à la moitié de ceux observés entre 2002 et 2020. (Illustration: ministère de l’Environnement et Administration de la gestion de l’eau)

Les niveaux des cours d’eau sont passés à la moitié de ceux observés entre 2002 et 2020. (Illustration: ministère de l’Environnement et Administration de la gestion de l’eau)

Dans le détail, les niveaux des cours d’eau de l’Oesling sont passés à un quart par rapport aux normales pendant le mois de juillet. L’Our et la Haute-Sûre présentent quant à eux des niveaux «particulièrement bas et inquiétants». Et certains ruisseaux sont à sec depuis août. Les cours d’eau du sud sont moins touchés. «En juillet, ils étaient en moyenne à moins de 60% des niveaux mensuels normaux.»

La survie des organismes aquatiques en jeu

Une situation liée aux vagues de chaleur et au manque de pluie, qui devraient faire de 2022 une «année de sécheresse record». Le ministère et l’Administration de la gestion de l’eau rappellent donc l’interdiction de tout prélèvement dans les eaux de surface, même couvert par une autorisation, et demandent de réduire fortement la pêche sur les cours d’eau. Ceci pour «ne pas compromettre davantage la survie des organismes aquatiques et engendrer une dégradation potentiellement irréversible de la qualité des eaux de surface».

La baisse des niveaux d’eau augmente en effet leur température, ce qui appauvrit la disponibilité en oxygène pour les organismes aquatiques. En plus d’une «concentration des charges polluantes», puisque «l’effet de dilution est amoindri par les faibles débits».

Un rappel d’autant plus important que la situation risque de se poursuivre. «Des averses ou des orages localisés sont possibles dès la fin de cette semaine, mais ne changeront guère la situation critique de nos cours d’eau. Il faudrait au moins deux semaines de pluie consécutives pour améliorer significativement la situation», se désolent le ministère et l’Administration de la gestion de l’eau.

Des bons gestes à adopter

Cours d’eau et eau potable se distinguent, . «Les ressources et capacités des grands fournisseurs au niveau national sont actuellement suffisantes pour combler les consommations actuelles», explique le gouvernement.

Certaines communes se trouvent cependant dans des «situations critiques». Le pays reste donc en phase de «sensibilisation» pour l’eau potable. «Nous appelons les consommateurs à faire preuve de civisme et à s’approprier les bons gestes.»

Soit:

– Éviter d’arroser les pelouses;– Irriguer son potager au petit matin ou tard le soir, quand le sol est frais, pour éviter une trop grande évaporation et un choc thermique pour les plantes;

– Éviter de laver sa voiture chez soi et privilégier les stations de lavage professionnelles qui fonctionnent en circuit fermé et «recyclent» l’eau;

– Éviter de remplir sa piscine;

– Privilégier les douches aux bains et couper l’eau quand on se savonne;

– Ne faire fonctionner le lave-linge et le lave-vaisselle qu’à charge pleine.

En France, 93 départements sur les 96 sont concernés par des restrictions qui vont au-delà de la «vigilance» en raison de la sécheresse, avec de réelles limitations ou interdictions de laver sa voiture ou arroser les golfs et terrains de sport, par exemple.