Vue de l’entrée du pavillon luxembourgeois à la 17e Biennale d’architecture de Venise. (Photo: LUCA, holicstudio)

Vue de l’entrée du pavillon luxembourgeois à la 17e Biennale d’architecture de Venise. (Photo: LUCA, holicstudio)

Le pavillon luxembourgeois à la 17e Biennale de Venise ouvre – doucement – ses portes à partir du 22 mai. Voici un peu plus d’explications sur ce projet, sans avoir à faire le déplacement, pour le moment.

C’est à l’étage de l’Arsenal que se trouve le pavillon luxembourgeois à la Biennale de Venise. Le ministère de la Culture a confié au Luca la charge d’organiser ce pavillon. Pour l’exposition de cette 17e Biennale, le Luca a demandé à Sara Noel Costa de Araujo du Studio SNCDA d’assurer le commissariat de l’exposition qui porte pour titre «Homes for Luxembourg». En parallèle, un programme de résidences et d’événements y sera organisé par le Luca, dès que les conditions sanitaires le permettront.

Un week-end de vernissage est programmé pour cet automne, quand il sera possible de voyager plus sereinement. Pour le moment, l’exposition ouvre au public, mais sans festivités.

Une exposition à la fois recherche et réponse

L’expérience que nous venons de vivre avec la pandémie et la crise sanitaire a radicalement remis en question nos habitudes de vie, mettant en avant les relations entre architecture et paysage, monde urbain et monde rural, intérieur et extérieur, domicile et bureau ou école, environnement construit et nature. L’exposition du pavillon luxembourgeois, qui s’inscrit dans la thématique de la Biennale «How will we live together?», reflète ces dualités.

L’architecte Sara Noel Costa de Araujo, la commissaire déléguée de l’exposition, a choisi de développer à l’occasion de la Biennale une installation modulaire dans l’espace de l’Arsenal et de compléter la réflexion par la publication de textes de différents auteurs dans le magazine d’architecture Accattone, étudiant d’autres façons d’habiter. À travers ces interventions, c’est une nouvelle façon d’occuper le territoire qui est proposée, avec de nouveaux espaces urbains communs, offrant d’autres manières d’être ensemble.

Pour l’exposition à Venise, elle a conçu, avec la collaboration d’architectes, artistes, photographes, designers textile et ingénieurs en structure, des unités modulaires qui peuvent être installées de manière regroupée sur des terrains laissés vacants au Luxembourg.

L’unité de base fait 52m², avec une partie vitrée courant sur trois côtés. Le quatrième mur accueille des rangements, la cuisine et de petites ouvertures. L’intérieur est conçu comme un open space, où seul l’espace fermé de la salle de bains scande le volume. Un rideau sert de paroi séparatrice pour la chambre, un autre cache la cuisine ou divise en deux la pièce à vivre. En fonction de la taille du terrain, plusieurs blocs peuvent être assemblés pour répondre à différents programmes: logement pour célibataire, pour de petites ou grandes familles, pour de la cohabitation, des étudiants, etc.

Ainsi, ce projet spéculatif peut être lu comme une volonté engagée de faire correspondre le contexte de l’exposition internationale avec le sujet spécifique de la crise du logement au Luxembourg. Certes, ils ne sont pas les premiers à se pencher sur la question de l’habitat modulaire préfabriqué. Par contre, c’est la première fois que la raison économique l’emporte sur les besoins d’urgence liés à une guerre, à la pauvreté ou à une quelconque catastrophe, ou même à un choix de style de vie. Car, construire dans le pays le plus riche d’Europe est devenu totalement prohibitif, renforçant le phénomène des frontaliers. Mais est-ce que ce mode d’habitation peut devenir une réalité? Qu’en est-il des règlements de construction, de la qualité architecturale et urbanistique, des standards de mode de vie, des questions écologiques, des logiques du marché immobilier?

Cette exposition tente de passer de l’approche théorique à la pratique, de l’échelle du pays à celle du corps, en utilisant la conception architecturale pour concentrer les dimensions multiples liées à une telle proposition. C’est une tentative de réponse pour la population, les autorités et les autres parties prenantes. L’architecture sert ici de support à une discussion bien plus large qui est celle de futurs alternatifs.

Jusqu’au 21 novembre,