Environ 5,3 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion par la Russie il y a 63 jours. (Photo: EC)

Environ 5,3 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion par la Russie il y a 63 jours. (Photo: EC)

Les conséquences de l’obligation de paiement en roubles pour les pays jugés inamicaux commencent à se faire ressentir, avec l’arrêt des livraisons de gaz russe à la Pologne et à la Bulgarie. La quarantaine de pays réunis hier, en Allemagne, pour échanger sur l’aide à l’Ukraine, comptent de leur côté se revoir mensuellement.

Dès ce mercredi 27 avril, 63e jour de guerre en Ukraine, la Pologne et la Bulgarie devraient cesser d’être livrées en gaz russe. L’annonce est arrivée mardi, à la suite de la décision de Vladimir Poutine de faire payer les pays qu’il considère comme «inamicaux» en roubles. Gazprom a d’abord dit que la Pologne devait commencer à respecter le mode de paiement. Ce à quoi le pays a répondu qu’il ne s’y plierait pas. La compagnie polonaise PGNiG a ensuite déclaré avoir été informée par le géant pétrolier russe Gazprom de l’arrêt de ses livraisons par le gazoduc Yamal. Après un refus similaire de la Bulgarie, la compagnie Bulgargaz EAD a reçu une même notification de Gazprom sur la suspension des livraisons dès le 27 avril. Les deux pays se disent prêts à obtenir du gaz par d’autres sources.

Sur le terrain, les bombardements de l’armée russe continuent et ont tué au moins neuf civils mardi dans l’est et le sud du pays, selon des bilans locaux. Le gouvernement ukrainien indique que les forces russes s’attaquent aux ponts et voies ferrées pour ralentir les livraisons d’armes occidentales. La guerre a déjà fait plus de 2.729 morts et 3.111 blessés parmi les civils, selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme. Près de 5,3 millions de réfugiés ont fui leur pays depuis l’invasion par les troupes russes, il y a deux mois. L’Onu s’attend à ce qu’il y en ait 3 millions de plus à la fin de l’année.

Des explosions en Moldavie

Le conflit a semblé se répercuter en Moldavie ce mardi. Une série d’explosions a eu lieu dans la région séparatiste pro-russe de Transnistrie, à la frontière de l’Ukraine. Le pays a appelé au calme et a annoncé avoir renforcé sa sécurité. Les États-Unis se sont dits préoccupés sans attribuer la responsabilité des explosions à Moscou, contrairement à Kiev.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, accuse la Russie d’avoir mis le monde «au bord de la catastrophe» en occupant Tchernobyl. Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, était en visite sur le site, occupé par l’armée russe entre le début de la guerre et la fin du mois de mars. «Ils n’ont même pas essayé de se soucier de la sécurité nucléaire», selon Volodymyr Zelensky. Rafael Grossi révèle des «dégâts» et des zones creusées près du territoire de la centrale. Il promet un rapport détaillé et un travail de restauration. Il affirme cependant que le niveau de radioactivité y est «dans la normale».

Antonio Guterres demande un cessez-le-feu

Mardi a aussi eu lieu la réunion d’une quarantaine de pays (dont le Luxembourg), invités par les États-Unis, sur la base aérienne américaine de Ramstein, en Allemagne. Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin s’est dit prêt à «remuer ciel et terre» pour faire gagner l’Ukraine. Cette réunion, qui vise notamment à coordonner les actions des pays pour aider Kiev, devrait devenir mensuelle.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se trouvait quant à lui à Moscou, après une visite à Ankara. Il y a plaidé pour un cessez-le-feu en Ukraine au plus vite et a appelé Kiev et Moscou à travailler ensemble avec l’Onu pour mettre en place des couloirs humanitaires. Il doit rejoindre Kiev jeudi.