«Grâce à nos choix, nous avons gagné quelques jours précieux de liberté. Nous avons donc, je le crois, bien fait», a notamment dit Emmanuel Macron. (Photo: Shutterstock)

«Grâce à nos choix, nous avons gagné quelques jours précieux de liberté. Nous avons donc, je le crois, bien fait», a notamment dit Emmanuel Macron. (Photo: Shutterstock)

Emmanuel Macron reste convaincu d’avoir fait les bons choix au bon moment pour faire face à la pandémie. Mais le président de la République estime aussi que le temps est venu pour les Français de (re)faire quelques efforts supplémentaires.

La prise de parole d’Emmanuel Macron, ce mercredi à 20h, était évidemment très attendue. Les Français ne se faisaient plus guère d’illusions quant au fait que le président de la République allait annoncer de nouvelles mesures face à la pandémie ou un renforcement des mesures existantes.

Une épidémie dans l’épidémie, plus répandue et plus dangereuse

Le variant britannique et sa propagation n’ont de fait guère laissé de choix à l’exécutif, représentant «une épidémie dans l’épidémie. Plus étendue qu’au printemps 2020, plus dangereuse qu’à l’automne», a souligné Emmanuel Macron. Les mesures prises voici deux semaines semblent avoir des effets, «mais des effets trop limités, alors que le virus accélère». S’il ne faut «pas céder à la panique», il ne peut non plus «être question de déni».

Le président a donc demandé «pour les mois à venir de fournir un effort supplémentaire». Qui va s’articuler en plusieurs points:

1) La capacité hospitalière va être renforcée, «pour soigner en soins intensifs sans trop déprogrammer». La réserve sanitaire va donc encore être plus sollicitée, et les lits de réanimation portés à un peu plus de 10.000 unités, avec «de nouvelles capacités d’accueil en Île-de-France».

2) Les mesures déjà en vigueur dans 19 départements seront étendues à tout le territoire dès samedi soir et pour quatre semaines, «aucune région de métropole n’étant épargnée»: couvre-feu à 19h, télétravail accru, commerces fermés selon la liste entrée en vigueur pour les 19 départements déjà impactés… Ceux qui souhaitent changer de région avant l’entrée en vigueur de ce dispositif pourront le faire au cours du week-end de Pâques. Emmanuel Macron a aussi précisé que des facilités seraient prévues pour les Français souhaitant revenir de l’étranger et pour «faciliter le travail transfrontalier».

L’attestation de déplacement ne sera pas de retour, sauf pour se déplacer au-delà de 10km de son domicile.

Les contrôles seront renforcés pour éviter les rassemblements et la consommation d’alcool, «car l’irresponsabilité de quelques-uns ne doit pas ruiner les efforts des autres».

Le président a aussi enjoint les Français, malgré cette période de fête, d’éviter de se réunir «en famille, entre amis…, car c’est là qu’on se contamine».

Ces mesures ne concernent pas les territoires d’outre-mer.

3) Décision a aussi été prise de fermer durant trois semaines crèches, écoles, lycées et collèges. En aménageant le calendrier. Du 6 au 9 avril, tous les cours auront lieu en distanciel, «sauf pour les enfants des soignants et quelques autres professions essentielles, ainsi que pour les enfants en situation de handicap». Le 12 avril, toute la France sera en vacances de printemps, «peu importe la zone». La rentrée physique en maternelle et primaire aura lieu le 26 avril, le 3 mai pour les lycées et collèges, «le cas échéant avec des jauges adaptées».

Les mesures de chômage partiel et les aides prolongées

Les étudiants universitaires auront droit à un jour de cours en présentiel par semaine.

Pour faire face à la crise, les mesures de chômage partiel seront prolongées, ainsi que «tous les autres dispositifs». 

«On a tout fait pour prendre ces décisions le plus tard possible et quand c’est nécessaire. C’est maintenant», a terminé Emmanuel Macron, qui a évité le plus possible d’utiliser le mot tabou, «confinement». Confiant quant à la concrétisation d’un agenda de réouverture à partir de la mi-mai, notamment grâce à une campagne de vaccination, «qui est un enjeu principal pour lequel on doit accélérer encore et encore».