Kristalina Georgieva s’attend à une nouvelle accélération de la croissance, qui ne sera pas sans poser de problèmes. (Photo: Shutterstock)

Kristalina Georgieva s’attend à une nouvelle accélération de la croissance, qui ne sera pas sans poser de problèmes. (Photo: Shutterstock)

Le Fonds monétaire international (FMI) devrait relever ses prévisions de croissance la semaine prochaine, selon Kristalina Georgieva, sa directrice générale.

Selon elle, les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI) datant de janvier dernier, qui tablaient sur une progression de l’activité de 5,5%, sont dépassées. Si elle ne chiffre pas encore l’ampleur de cette accélération, elle en désigne les responsables: «le soutien politique supplémentaire», au premier rang duquel elle met le plan de relance de 1.900 milliards de dollars que vient de faire adopter aux États-Unis Joe Biden. Et, dans une moindre mesure, les «effets attendus plus tard dans l’année des campagnes de vaccination dans de nombreuses économies avancées».

Les locomotives de ce redémarrage économique «plusieurs vitesses» sont également désignées: les États-Unis et la Chine. Ces deux pays font partie «d’un petit groupe de pays» qui dépasseront leurs niveaux d’avant-crise d’ici à la fin de cette année, a affirmé Kristalina Georgieva. L’Europe restera à la traîne et ne retrouvera une croissance solide qu’au second semestre, une fois que les campagnes de vaccination accéléreront. Pour la directrice générale du FMI, l’accélération de la vaccination est le facteur de croissance rapide des États-Unis. «Nous nous attendons à ce que les pays européens expérimentent exactement la même chose, avec un trimestre de retard.»

Les pays émergents vulnérables

Cette désynchronisation de la croissance mondiale est perçue comme un risque par le Fonds. «La perte cumulée de revenu par habitant, par rapport aux projections d’avant la crise, sera de 11% dans les économies avancées d’ici à l’année prochaine. Pour les pays émergents et en développement, à l’exclusion de la Chine, la perte sera bien pire – à 20% –, amputant un cinquième de ce qui est déjà un revenu par habitant beaucoup plus faible que dans les pays plus riches.»

Le risque de cette désynchronisation réside dans le fait que, si les pays avancés venaient à augmenter brutalement leurs taux d’intérêt – ce qui est logique en cas de reprise économique –, cela augmenterait les coûts de refinancement de la dette d’un certain nombre de pays émergents déjà à la traîne. La patronne du FMI plaide donc pour un accroissement de l’aide internationale en faveur des pays vulnérables. Selon le FMI, les pays à faible revenu auront besoin de 200 milliards de dollars sur cinq ans pour lutter contre la pandémie, et de 250 milliards supplémentaires afin de rattraper les pertes économiques occasionnées par cette dernière.