Le ministre-président flamand Jan Jambon ambitionne d’accroître les échanges économiques entre la Flandre et le Luxembourg, un pays où les entrepreneurs «se sentent immédiatement bienvenus et respectés». (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le ministre-président flamand Jan Jambon ambitionne d’accroître les échanges économiques entre la Flandre et le Luxembourg, un pays où les entrepreneurs «se sentent immédiatement bienvenus et respectés». (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Après deux journées de rencontres et de prospections dans le domaine des fintech et du spatial, la délégation de 40 patrons flamands a quitté le Luxembourg ce mardi 26 avril. Retour sur cette visite avec le ministre-président flamand, Jan Jambon.

Ce n’est pas tous les jours que le ministre-président flamand Jan Jambon (N-VA) accompagne une délégation d’entrepreneurs membres de la section anversoise du Voka, la chambre de commerce flamande, . Mais pour l’intéressé, le potentiel de développement des relations économiques entre la Flandre et le Luxembourg est capital, et il dit se sentir un petit peu chez lui au Grand-Duché. Rencontre.

Vous avez tenu à accompagner cette mission économique du Voka au Luxembourg. Pourquoi?

Jan Jambon. – «Le Voka est une organisation importante en Flandre qui regroupe tous les employeurs, et le port d’Anvers est un moteur important de l’économie flamande. De l’autre côté, le Luxembourg semble être un environnement d’affaires très intéressant. Je pense que les relations commerciales avec la Flandre évoluent un petit peu en dessous de la moyenne, alors que le Luxembourg a un environnement fintech qui regorge d’opportunités, à condition que nous améliorions notre partenariat.

Comment améliorer le partenariat?

«C’est la question que j’ai posée au directeur de la Chambre de commerce (, ndlr). Construire les relations est très important: se connaître, parler, échanger des idées, c’est déjà un début. Puis, de l’autre côté, un tas de choses arrivent au Luxembourg, et je pense que la Flandre peut en tirer profit, c’est une bonne base pour un partenariat.

Avez-vous un objectif à atteindre dans les relations économiques Flandre-Luxembourg, par exemple à l’horizon 2030?

«La Flandre est une région d’export, et le Luxembourg aussi. En Belgique, la Flandre est responsable de 83% de l’export total. Pour le Luxembourg, cette part est moindre, mais mon ambition est de la relever. Je ne vois pas pourquoi nous exportons vers d’autres pays européens géographiquement plus éloignés, mais moins vers le Luxembourg. Peut-être est-ce un manque de focus de notre côté? Mais nous pouvons l’améliorer.

Au terme de la journée de lundi (quand a été réalisée l’interview, ndlr), quel premier bilan pouvez-vous tirer de cette mission?

«Le Luxembourg est ‘business-friendly’, il semble tellement facile d’y faire des affaires. Les gens se sentent immédiatement bienvenus et respectés en tant qu’entrepreneurs, et c’est quelque chose de très important. Le Luxembourg est un petit pays, et il est constitutionnellement très simple en comparaison à la Belgique. En tant qu’entrepreneur, venir au Luxembourg, c’est se sentir à la maison et se sentir respecté. L’environnement fintech flamand est comparable à celui du Luxembourg, mais au niveau du spatial, la plus grande attente réside dans la visite de SES prévue demain (mardi, ndlr).

Plus les pays sont petits, plus l’export est important.
Jan Jambon

Jan Jambonministre-présidentRégion flamande

Voyez-vous des similitudes entre l’esprit entrepreneurial flamand et l’esprit entrepreneurial luxembourgeois?

«Je pense que oui, parce que la Flandre est un environnement d’affaires axé sur l’export: un emploi sur trois dépend du commerce international en Flandre, et je pense que c’est comparable au Luxembourg. Plus les pays sont petits, plus l’export est important. Avec un environnement ‘business-friendly’ et ‘business-oriented’, la Flandre et le Luxembourg partagent les mêmes ambitions. Nous sommes aussi une région de recherche, c’est aussi la valeur ajoutée du Luxembourg, qui mène des stratégies ciblées comparables avec les nôtres.

Vous étiez, il y a quelques jours encore, à la Philharmonie pour un concert, et vous serez mardi – jour de votre anniversaire – au Grand-Duché. Il semble que vous aimez venir au Luxembourg…

«Oui, enfant, je venais en camp au Luxembourg, pas dans la ville, mais dans ses environs [sourire]. C’est une atmosphère où les gens sont gentils et ‘cosy’. Les personnes que je connais ici aiment bien boire un verre et partager un bon repas, c’est comparable à notre philosophie de vie. C’est une coïncidence: tous les rendez-vous ont été regroupés ici suite au Covid. Avant, en tant que ministre de l’Intérieur, je venais deux fois par an en réunion avec les homologues européens, donc je connais bien la ville.»