Fernand Ernster s’est astreint à une certaine discipline pour préparer ses marathons (ici, à Barcelone, en 2000). (Photo: DR)

Fernand Ernster s’est astreint à une certaine discipline pour préparer ses marathons (ici, à Barcelone, en 2000). (Photo: DR)

Fernand Ernster avale les livres, mais aussi les kilomètres. De sa vie de sportif, son meilleur souvenir est celui du marathon de Paris, en 2004. Pour l’ambiance et sa gestion de la course. Dans ses futurs mémoires, il pourra aussi inscrire ceux de Barcelone et New York.

Le 4 avril 2004, Fernand Ernster est sur la ligne de départ du marathon de Paris. Son épouse est à ses côtés. Elle s’est mise à la course à pied quelques années plus tôt avec des amies et visait l’épreuve parisienne. «Je m’étais proposé de leur servir de coach pendant leur préparation – j’avais déjà fait un marathon –, et finalement, je me suis lancé dans la course avec elles.»

Le libraire en garde un excellent souvenir, malgré la foule de coureurs qui bloquait les Champs-Élysées et empêchait de se mettre à courir. «Il y avait une ambiance incroyable sur l’ensemble du parcours», se souvient-il. «Je ne m’étais pas donné d’objectif chronométré, et j’ai donc bien profité du moment.»

La preuve par quatre

Les chiffres ont fait le reste pour que le moment soit purement magique. Fernand Ernster a terminé l’épreuve en 4h04, le 04/04/2004, le jour de son anniversaire de mariage. Il avait 44 ans… À ce stade, il n’y a plus de hasard.

Le patron des Librairies Ernster s’est lancé dans la course à pied au cap de la trentaine. «Lorsqu’on est un chef d’entreprise engagé, on se doit de préserver l’équilibre physique», explique-t-il. Sa première compétition, il la court sur 10km en 1999. Et décide le lendemain de s’attaquer à la distance reine. Ce sera Barcelone en mars 2000. «Je m’étais bien préparé, j’avais trouvé un bon livre contenant des programmes d’entraînement», dit-il, en souriant.

Un peu inquiet quand même par rapport à un défi dont il ignore tout, il se donne trois objectifs: terminer, ne pas marcher, et finir en moins de quatre heures. Mission accomplie, en 3h57.

«J’ai beaucoup souffert à partir du 32e kilomètre», admet-il. «Je m’étais surtout préparé dans les bois; mes quadriceps n’étaient pas prêts à avaler autant de macadam. Ce n’est qu’en arrivant sur La Rambla, avec les encouragements de la foule, que j’ai retrouvé de l’entrain.»

Souffrant des genoux, il ne pensait plus courir de si longues distances après Paris. Mais son épouse se met en tête de courir le marathon de New York, et il se laisse tenter. «Ça aurait été trop bête.» Ce sera pour 2010. Mais les genoux douloureux l’empêchent de vraiment profiter de l’épreuve légendaire.

Depuis, il s’adonne plutôt au vélo. Mais garde de bons souvenirs de sa décennie de marathonien, «une discipline qui impose une préparation sérieuse et une gestion équilibrée des ressources».

Cet article est issu de la newsletter Paperjam Running, le rendez-vous mensuel pour suivre l’actualité du running au Luxembourg.