Grâce aux quotas de CO2, les énergéticiens délaissent peu à peu les centrales au charbon pour celles au gaz. (Illustration: Maison Moderne)

Grâce aux quotas de CO2, les énergéticiens délaissent peu à peu les centrales au charbon pour celles au gaz. (Illustration: Maison Moderne)

Les entreprises les plus polluantes de l’Union européenne ont réduit leurs émissions de CO2 de 8,7% en 2019. Au Luxembourg, par contre, la tendance est légèrement à la hausse, après quatre années d’efforts payants.

Les chiffres datent d’avant le confinement et sont encourageants. En 2019, les grandes entreprises européennes émettrices de CO2 sont parvenues à réduire leurs nuisances dans l’atmosphère de 8,7%.

L’Union européenne vient en effet de publier , et il en ressort que l’effort est surtout à mettre sur le compte des producteurs d’électricité et du passage du charbon au gaz naturel. Selon les chiffres bouclés au 31 mars, la réduction des émissions pour ce seul secteur a atteint 15%.

Dans son ensemble, l’industrie – qui bénéfice encore largement de quotas gratuits, contrairement aux énergéticiens – a fait un effort qui a permis une réduction de 2% sur un an, alors que le secteur aéronautique reste mauvais élève, avec une hausse de 1%.

L’efficacité de quotas plus chers

Ces chiffres montrent en tout cas qu’attribuer un prix suffisant à la tonne de CO2 est efficace pour modifier les comportements. Avec un prix moyen de 25 euros la tonne sur l’année 2019, les énergéticiens ont compris tout l’intérêt économique de glisser du charbon au gaz.

L’European Trading System (ETS), le mécanisme de quotas mis en place au niveau de l’Union européenne, couvre les industries qui génèrent environ 45% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE. Il devrait prochainement être revu pour se montrer encore plus strict.

Mais si la tendance a été fortement à la baisse l’an dernier au niveau de l’Union européenne, certains pays ont encore vu les émissions des entreprises polluantes progresser. C’est le cas de l’Autriche, de la Belgique, de la Hongrie, de Malte et du… Luxembourg.

Effet passager?

Selon les chiffres de l’UE, le Grand-Duché a subi une hausse de 1,67% de ses industries polluantes en 2019, après quatre années de baisse. En 2019, les 22 installations inscrites dans le système ETS ont émis 1.496.236 tonnes de CO2, contre 1.468.882 tonnes en 2018.

«On doit parler d’une hausse ponctuelle», explique-t-on au ministère de l’Environnement. «Le Luxembourg est un pays avec peu d’installations ETS (comparé à d’autres pays), et est donc nettement plus susceptible aux fluctuations.»

15 des 22 installations soumises aux quotas ont en tout cas enregistré des baisses d’émissions au cours de l’année 2019, signe que l’effort se poursuit ici aussi au niveau industriel, avec parfois des réductions importantes sur 12 mois.