Les femmes auraient perçu une pension inférieure de 44% à celle des hommes au Luxembourg en 2019, selon Eurostat. Le ministre de la Sécurité sociale calcule, lui, un écart de 38%, toujours élevé. (Photo: Shutterstock)

Les femmes auraient perçu une pension inférieure de 44% à celle des hommes au Luxembourg en 2019, selon Eurostat. Le ministre de la Sécurité sociale calcule, lui, un écart de 38%, toujours élevé. (Photo: Shutterstock)

Les récents efforts du Luxembourg en termes d’égalité de salaire entre les hommes et les femmes ne devraient être visibles que dans plusieurs années au niveau des pensions. Pour lesquelles le Luxembourg enregistre toujours l’un des plus gros écarts européens.

Si le Luxembourg fait partie des meilleurs élèves européens en termes d’égalité de salaire entre les hommes et les femmes, ce n’est plus le cas lorsqu’on regarde les pensions de retraite… Début février, Eurostat calculait un écart de 44% entre les pensionnés des deux sexes, soit le plus élevé d’Europe. Et bien supérieur à la différence moyenne européenne qui est de 29% entre la pension d’un homme et celle d’une femme.

Interrogé dans le cadre d’une question parlementaire à ce sujet, le ministre de la Sécurité sociale (LSAP) a nuancé ces chiffres. Il évoque pour sa part un écart de 38%, si on prend en compte les données administratives du système de pension luxembourgeois, qui n’inclut pas les pensions complémentaires. peuvent être accordées par l’employeur, ou correspondre à des contrats d’assurance spécifiques. Ce qui pourrait signifier que plus d’hommes y ont accès. La pension moyenne ainsi calculée s’élève à 3.650 euros pour les hommes, et 2.250 euros pour les femmes.

Plus d’interruptions de carrière et de temps partiels

Même diminué de six points, il s’agit néanmoins toujours d’un écart important entre la pension de retraite d’un homme et d[une femme. «La différence des pensions est le reflet de la structure du marché du travail du passé», justifie Romain Schneider.

L’écart de salaires entre les hommes et les femmes s’est réduit au cours des dernières années, passant de 10,7% en 2006, selon les données les plus anciennes , à 1,3% en 2019.

Le ministre souligne que, d’après ses statistiques, l’écart entre les pensions se réduit donc lui aussi, puisqu’il était de 40,7% en 2010. Selon Eurostat, il était, au même moment, de 47,3%.

La part de femmes salariées reste en tout cas de 38%, un chiffre qui a peu évolué, si on le compare aux données de 2010, où on était à 39% en moyenne. Le Statec ne dispose pas de antérieures.

Une autre explication de ces différences vient du fait que les périodes d’assurance pour les pensions des femmes sont plus courtes, ajoute le ministre. Avec davantage d’interruptions de travail ou de temps partiels.

De l’espoir pour l’avenir

«Grâce à une participation plus élevée à la vie active et à l’égalisation des salaires, à l’avenir, la différence des retraites continuera également à diminuer», prévoit-il, avec optimisme. Tout en vantant les différentes mesures politiques mises en place pour «augmenter encore le taux d’emploi des femmes, comme un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, qui s’applique globalement à tous les parents, mais aussi une sensibilisation accrue et des mesures ciblées». Et celles à venir, avec pour objectif de surmonter les stéréotypes de genre, ou encore promouvoir la mixité dans tous les métiers.

La ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes a d’ailleurs présenté, ce mardi 9 mars, un nouvel «Observatoire de l’égalité», qui vise à «fournir des données objectives pour développer des stratégies politiques, soutenir le travail des professionnels du terrain en leur donnant une vue d’ensemble chiffrée, et suivre et analyser les évolutions de la situation».