Les deux porte-parole de déi Lénk, Carole Thoma et Gary Diderich, sur la gauche, accompagnés des deux députées du parti, Myriam Cecchetti et Nathalie Oberweis. (Photo: Maison Moderne)

Les deux porte-parole de déi Lénk, Carole Thoma et Gary Diderich, sur la gauche, accompagnés des deux députées du parti, Myriam Cecchetti et Nathalie Oberweis. (Photo: Maison Moderne)

Déi Lénk effectuait sa rentrée ce mardi. Le parti d’opposition de gauche n’a pas hésité à tirer à boulets rouges sur une coalition gouvernementale où «tout le monde se prépare déjà aux élections législatives de 2023». Au détriment, selon lui, du travail qui devrait être effectué…

«Notre message est clair: la politique actuelle menée par le gouvernement n’est pas une fatalité, tout comme l’accroissement que l’on peut constater des inégalités sociales dans notre société.»

Voilà comment Gary Diderich, l’un des porte-parole de déi Lénk, résumait en une phrase la conférence de presse de rentrée de son parti, qui se tenait mardi matin. Autour de lui, on retrouvait l’autre porte-parole, Carole Thoma, mais aussi les deux députées déi Lénk  et .

Déi Lénk a donc dressé le constat de «l’explosion des inégalités sociales», dixit Carole Thoma. Le parti de gauche pointant, entre autres, quatre domaines majeurs où c’est, selon lui, le cas: «Le logement, où certains souffrent de plus en plus, alors que d’autres deviennent encore un peu plus riches en profitant de la situation. Le climat, ensuite, où, là aussi, les gens moins bien lotis économiquement sont ceux qui ont le moins de moyens afin d’effectuer l’assainissement énergétique de leur bien et souffriront donc plus de la hausse des prix de l’énergie. Et puis, il y a l’éducation et la santé. Une récente étude du Liser montre ainsi que les 20% les plus pauvres de la population ont deux fois plus de risque que les 20% les plus riches d’être hospitalisés en raison du Covid.»

Pas le même courage pour le climat que pour le Covid

Des inégalités qui ont augmenté ces derniers mois avec la crise sanitaire, «mais qui étaient déjà bien présentes avant». Et, sans grande surprise, c’est la coalition DP-LSAP-déi Gréng, au pouvoir, qui est pointée du doigt pour son «manque de courage» qui emmène le pays «droit dans le mur, notamment à cause de sa gestion des crises actuelles du logement et du climat», selon Gary Diderich.

«Il y a un besoin de prendre des mesures, des réformes, à la hauteur de ces crises-là», peste-t-il. «On a vu durant la crise sanitaire que si on veut vraiment résoudre une crise, on est capable de prendre des décisions qui auraient été jugées ‘impossibles’ en d’autres temps. C’est donc la preuve qu’on peut le faire si on est dos au mur. Or, pour d’autres crises, comme celle du climat, par exemple, je constate que ce gouvernement n’a pas le même courage. Alors que l’urgence est bien là.»

Les partis de la coalition «ne tiennent plus à se mélanger»

Pour déi Lénk, la crise du Covid-19 a donné l’impression de se diriger vers davantage d’entraide et de solidarité. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. «Les seules mesures prises par ce gouvernement reposent sur l’individualité. Il favorise des investissements individuels, tels que la voiture électrique, l’assainissement énergétique… La solidarité et le collectif ne sont pas assez poussés en avant», continue Gary Diderich.

Afin de limiter ces inégalités sociales, le Luxembourg aurait notamment besoin, selon le parti de gauche, d’une réforme fiscale qui a été «promise», mais repoussée, «grâce à l’excuse de la crise sanitaire. Cependant, cela donne surtout l’impression que les trois partis au pouvoir ont un dénominateur commun tellement petit qu’ils n’arrivent pas à mettre en place cette réforme fiscale», reprend Carole Thoma.

Avec cette impression, pour elle, que «tout le monde se prépare déjà, au sein de cette coalition, aux élections législatives de 2023». Et que, du coup, le DP, le LSAP et déi Gréng «ne tiennent plus trop à se mélanger» et à mener de grands projets communs.