De gauche à droite: David Wagner, Myriam Cecchetti, Nathalie Oberweis et Marc Baum ont présenté, jeudi 22 juillet, le bilan parlementaire du parti déi Lénk. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

De gauche à droite: David Wagner, Myriam Cecchetti, Nathalie Oberweis et Marc Baum ont présenté, jeudi 22 juillet, le bilan parlementaire du parti déi Lénk. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Déi Lénk a présenté, jeudi 22 juillet, son bilan parlementaire. Le parti reproche au gouvernement de ne pas agir assez sur les dossiers du logement, du climat ou encore de la fiscalité. Le point avec la députée Nathalie Oberweis.

Quel bilan faites-vous de cette année parlementaire? . – «Le gouvernement n’a pas mal géré la crise sanitaire, mais nous voyons qu’il y a beaucoup d’autres crises, comme celle du logement, les crises sociales, environnementales, etc., et sur toutes ces crises, il n’y a pas de réponse, et le gouvernement ne se donne pas du tout les moyens d’action nécessaires qui sont à la hauteur de ces crises-là. Les trois partis de la coalition font des compromis ‘pourris’ parce qu’ils ont des valeurs très différentes, donc les compromis qu’ils trouvent ne sont pas du tout à la hauteur pour gérer notre pays. Le droit au logement n’est par exemple pas garanti au Luxembourg.

Que reprochez-vous au gouvernement sur ce point du logement? «L’argent est clairement là, donc ce n’est pas une question… d’argent. C’est plutôt une question de volonté politique, de moyens d’action, de se donner les ressources humaines pour gérer cette situation. Nous étions contre parce qu’il ne se donne pas les moyens d’action nécessaires pour combattre vraiment cette crise du logement.

C’est-à-dire? «Le Pacte logement n’est déjà pas obligatoire, donc une commune peut ne pas vouloir l’appliquer. Et dans les résultats du premier Pacte logement, on peut observer que toutes les communes n’ont effectivement pas participé, et seulement 2% des dépenses ont été investis dans le logement, c’est tellement peu. Donc nous pensons qu’avec ce deuxième Pacte logement, il n’y aura pas vraiment de différence. Le gouvernement dit vouloir garantir le droit au logement et le logement abordable, mais nous pensons que ça ne changera rien, et ce pacte n’est vraiment pas à la hauteur de la crise du pays sur le logement.

Que propose déi Lénk sur ce sujet? «Nous sommes dans une urgence, il y a environ 30.000 personnes qui sont dans un besoin immédiat d’un logement abordable dans le pays. Or, nous savons qu’il y a dans le même temps 20.000 logements vides au Luxembourg, donc nous pensons qu’il faut mettre tous les moyens en œuvre pour mobiliser ces logements vides, parce qu’ils sont mobilisables rapidement, alors que construire de nouveaux logements comme il est inscrit dans le Pacte logement, c’est pour dans cinq, dix ou quinze ans. Si on est dans une crise, il faut se donner les moyens aujourd’hui, mais cela, le gouvernement ne le fait pas du tout.

Vous êtes pessimiste pour les mois à venir? «Oui, je pense que les crises vont s’aggraver, parce que le gouvernement n’a pas une vision à long terme, une vision durable et inclusive, comme cela devrait être le cas, donc ils ne gèrent pas vraiment les crises.

Quel premier retour faites-vous deux mois après vos débuts à la Chambre? «Nous aimerions avoir du renfort aux prochaines législatives parce que nous ne sommes que deux, et cela représente énormément de travail. Comme nous sommes dans une minorité, nous ne faisons que rappeler les questions de la justice sociale, fiscale, etc. On est quand même entendus, d’autres partis reprennent même parfois nos idées, mais finalement, le gouvernement, bien qu’il salue nos idées, reste sur son programme. On aimerait que notre vision, qui est celle d’une société inclusive et durable où tous les droits élémentaires – droit au logement, au travail, à un environnement sain – sont vraiment garantis, soit portée par plus de citoyens.

pour ceux qui gagnent plus de 500.000 euros par an. Qu’en pensez-vous? «Le taux maximal d’imposition pourrait être largement augmenté, et cela va dans le sens de nos propositions également. Déjà, les revenus du capital doivent être beaucoup plus taxés, parce qu’en ce moment, les revenus du travail sont cinq fois plus taxés que ceux du capital. Ce qui est incroyable, parce que les personnes qui ont des revenus de capitaux sont en général plutôt riches, puisqu’elles arrivent à investir dans le capital, donc elles multiplient leurs revenus et leurs investissements.»