Alexis Monier: «Une amie m’a dit, un jour: ‘Créer une start-up, c’est sauter dans le vide en espérant qu’au dernier moment un avion te rattrape’. À l’époque, je ne comprenais pas. Aujourd’hui, je partage totalement cette idée.» (Photo: DR)

Alexis Monier: «Une amie m’a dit, un jour: ‘Créer une start-up, c’est sauter dans le vide en espérant qu’au dernier moment un avion te rattrape’. À l’époque, je ne comprenais pas. Aujourd’hui, je partage totalement cette idée.» (Photo: DR)

En amont de l’événement Start-up Stories: Round 1 organisé par le Paperjam + Delano Club le mercredi 24 février, le représentant de la société AfterData, Alexis Monier, partage sa vision d’entrepreneur.

D’où vous est venue l’idée de votre start-up?

Alexis Monier. – «Il y a deux types d’entrepreneurs: ceux qui ont une idée géniale, et ceux qui ont, avant tout, envie d’entreprendre. Les premiers ont une idée, souvent brillante, et vont créer une entreprise qui sera au service de ce coup de génie. Cela donne lieu à d’incroyables réussites mais également à de douloureuses désillusions car si le projet initial ne se déroule pas comme prévu, il sera très difficile de pivoter pour réorienter l’entreprise.

Les seconds, dont mon associé et moi faisons partie, n’ont pas d’idée géniale… Mais une volonté sans limites d’entreprendre. Le lancement peut paraître moins flamboyant que pour les premiers. Par contre, l’adaptation du projet et son ajustement aux clients et au marché font partie de l’ADN de la structure.

Fort d’une double compétence en finance et en data science, mon frère et moi avons exploré, avec nos anciens clients, les besoins les plus sensibles pour le monde bancaire.

Une problématique a assez vite émergé: un niveau de risque opérationnel élevé dû à une défaillance de détection efficace des abus de marché. Soit les établissements financiers ne sont pas du tout équipés (fichiers Excel, requêtes réalisées irrégulièrement…), soit ils ont des outils souvent défaillants et toujours très chers. Notre idée de lancement était là!

Quelles sont les qualités nécessaires pour lancer sa start-up?

«Une amie m’a dit, un jour: ‘Créer une start-up, c’est sauter dans le vide en espérant qu’au dernier moment un avion te rattrape’. À l’époque, je ne comprenais pas. Aujourd’hui, je partage totalement cette idée.

Avant tout, il faut adorer les montagnes russes. Le lancement d’une start-up est la garantie d’une alternance entre euphorie et désespoir, avec une vitesse de retournement de situation incroyable. Si l’on aime les sensations fortes, on est comblé. En revanche, si le confort est un élément important pour vous, il vaudra mieux s’abstenir.

Ensuite, le marché est la clé de tout. Valider qu’il existe un marché solvable et rentable est très compliqué. Néanmoins, cela devrait être l’unique objectif au moment du lancement, bien avant la recherche de fonds ou de collaborateurs. On voit malheureusement de très nombreux crashs de start-up malgré des équipes extraordinaires, une implication sans limites, de bonnes idées, mais… pas de marché.

Avez-vous un conseil à donner à celles et ceux qui hésitent encore à se lancer?

«Se poser cette question est déjà une forme de réponse. IL FAUT Y ALLER! Rien ne serait pire que le remords de ne pas avoir essayé. Il y a des risques qu’il faut circonscrire, il y a des aléas qu’il faut anticiper, il y a des sacrifices qu’il faut prévoir et une probabilité non négligeable de crash. Mais il y a, avant tout, une extraordinaire aventure à vivre et une opportunité incroyable de se surpasser tous les jours en accomplissant des choses que l’on n’aurait pas imaginé une seconde être capable de réaliser.»