Après une première aide significative, d’autres sont attendues en fonction de l’évolution du virus. (Photo: Shutterstock)

Après une première aide significative, d’autres sont attendues en fonction de l’évolution du virus. (Photo: Shutterstock)

Face à une épidémie qui risque de mettre à mal son économie nationale, la Banque centrale chinoise a annoncé dimanche qu’elle allait débloquer 1.200 milliards de yuans (156 milliards d’euros) en vue de la réouverture des marchés financiers après le congé du Nouvel An chinois.

À situation d’urgence, mesures d’urgence. Alors que le week-end a vu le nombre de personnes contaminées par le coronavirus grimper à plus de 14.000 et que le cap des 300 victimes a été franchi, les autorités chinoises ont visiblement choisi de prendre des mesures drastiques sur le plan économique.

Dimanche, la Banque centrale chinoise a annoncé qu’elle allait injecter lundi quelque 1.200 milliards de yuans (soit 156 milliards d’euros) dans l’économie nationale.

Cette opération se déroulera à la réouverture des marchés, fermés depuis le 23 janvier dernier en raison du long congé du Nouvel An lunaire, et qui auraient dû rouvrir vendredi.

Vers des mesures évolutives

La Banque centrale avait déjà indiqué, samedi, vouloir abaisser les taux des prêts accordés aux entreprises, alors que les régulateurs des marchés financiers ont quant à eux postposé l’introduction de nouvelles réglementations.

Cette injection – qui vise à fournir suffisamment de liquidités à l’économie – représente un premier pas dans une série de mesures attendues en fonction de l’évolution de la propagation du virus. Ou plutôt de la capacité des autorités chinoises à le contenir.

«Nous pensons que le focus évoluera vers un support à la croissance lorsqu’apparaîtront des signes de maîtrise du virus», , en citant des réductions de taux d’intérêt et du ratio de réserve obligatoire, ainsi que des mesures fiscales parmi les nouveaux instruments qui pourraient être employés.

Quelles conséquences mondiales?

«Je ne serais pas surpris que la croissance du PIB de la Chine au premier trimestre tombe en dessous de 6% et que certaines estimations de Wall Street soient aussi basses que 5%, ce qui est certainement du domaine du possible», .

En dehors de la Chine, Capital Group ajoute que:

- L’impact économique le plus important est attendu en Thaïlande, qui dépend fortement du tourisme chinois.

- Depuis l’accélération des nouvelles concernant le virus autour du 17 janvier, les actions des marchés émergents ont baissé d’environ 4%.

- Les actions chinoises ont chuté de plus de 6%, et les actions thaïlandaises ont reculé de 7%.

Au niveau mondial, la suspension des vols vers la Chine affaiblit la demande en carburant, . L’Opep envisage de réduire la production pour enrayer la baisse des cours.

Lorsque la Chine avait été touchée par le virus Sras en 2003 (syndrome respiratoire aigu sévère qui avait fait 774 morts), un scénario «en V» s’était produit, avec forte baisse des marchés boursiers, suivie par une forte reprise quelques mois plus tard. Si l’épidémie de coronavirus est bientôt contenue, le scénario pourrait se reproduire, avec une baisse de la croissance économique mondiale au premier semestre et une accélération significative au second.

Avec cependant quelques différences, comme le note . Parmi celles-ci, l’intensification des échanges commerciaux: «Les chaînes de production sont beaucoup plus interconnectées les unes avec les autres. Un produit peut passer de la Chine au Vietnam, puis en Corée du Sud, pour revenir en Chine. On n’avait pas un tel niveau de mondialisation en 2003. Aujourd’hui, il est clair que tout le continent asiatique sera impacté par le coronavirus. En particulier les pays exportateurs», explique M. Vranken à nos confrères.

Dans un environnement de taux bas et d’une liquidité disponible, le comportement des investisseurs durant cette période particulière sera aussi à observer.