Guy Wagner pense que les investisseurs ont des doutes quant au caractère transitoire des pressions inflationnistes actuelles. (Photo: BLI)

Guy Wagner pense que les investisseurs ont des doutes quant au caractère transitoire des pressions inflationnistes actuelles. (Photo: BLI)

Selon les dernières analyses de l’économiste Guy Wagner (Banque de Luxembourg Investments), l’économie mondiale reste tendue par de nombreuses incertitudes malgré une inflation élevée et une croissance modérée.

Les chiffres de croissance du troisième trimestre confirment une modération de la conjoncture économique mondiale, selon le dernier rapport d’analyse des marchés des équipes de , chief investment officer et administrateur-directeur de la société de gestion BLI (Banque de Luxembourg Investments).

Le premier indicateur reste le PIB. Aux États-Unis, il n’a progressé que de 2% entre juillet et septembre, contre 6,7% entre avril et juin. En Europe, la croissance reste élevée, à 2,2%, indiquant le caractère encore euphorique de la reprise économique. En Chine, il a décéléré de 4,9% en raison de la crise immobilière (Evergrande), d’une reprise du Covid-19 et d’une pénurie d’électricité. Au Japon, c’est le secteur automobile (pénuries de composants) qui pèse sur l’économie.

Le second indicateur est l’inflation, qui reste élevée partout dans le monde. Dans la zone euro, le taux d’inflation global a augmenté à 4,1%, son plus haut niveau jamais atteint depuis 13 ans. «L’augmentation du coût de la vie suite à la poussée inflationniste, les problèmes persistants des chaînes d’approvisionnement et une éventuelle résurgence des infections au Covid-19 à l’approche de l’hiver constituent les principales incertitudes concernant les perspectives de croissance de la conjoncture mondiale au quatrième trimestre», commente Guy Wagner.


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Troisième indicateur: les investissements d’État, qui témoignent également d’un attentisme incertain, lié à la sortie de crise, non encore avérée, mais déjà anticipée. «Dans la zone euro, les écarts de rendement entre les emprunts des pays cœurs et ceux de la périphérie se sont légèrement accrus, en raison des incertitudes concernant les achats futurs d’obligations d’État par la Banque centrale européenne à l’approche de la fin probable du programme d’achats d’urgence face à la pandémie en mars 2022», précise Guy Wagner.

Enfin, l’étude indique qu’après un recul en septembre, les marchés boursiers ont repris une tendance à la hausse en octobre, avec une belle performance des secteurs de la technologie, de l’énergie et de la finance. «Il reste à voir dans quelle mesure le caractère persistant des pressions inflationnistes actuelles pourrait perturber l’embellie boursière traditionnelle de fin d’année», rappelle l’économiste luxembourgeois.