La présidente de la future Commission aimerait 13 commissaires masculins et 13 féminins pour siéger à Bruxelles. (Photo: Shutterstock)

La présidente de la future Commission aimerait 13 commissaires masculins et 13 féminins pour siéger à Bruxelles. (Photo: Shutterstock)

La présidente de la future Commission européenne a exprimé le souhait d’un équilibre entre commissaires hommes et femmes. Ce qui reste possible, même si l’immense majorité des États membres n’ont présenté qu’un seul candidat quand elle en voulait deux pour se ménager plus de choix.

La présence de femmes dans les fonctions de commissaire européen reste un sujet délicat. , qui quittera son poste de président de la Commission européenne dans quelques semaines, avait souhaité durant sa campagne voici 5 ans , soit une dizaine. Cela restera un vœu pieux puisqu’il n’y en aura, sur le fil, que 9, soit le minimum pour que le Parlement investisse la Commission.

Von der Leyen très ambitieuse

encore. La future présidente a en effet indiqué , plus elle. Cela évidemment sans plus tenir compte du Royaume-Uni, qui larguera les amarres du bateau européen en même temps que la Commission prendra ses fonctions.

Pour maximiser ses possibilités de choix, von der Leyen avait demandé à chaque État membre de lui proposer deux candidats, un homme et une femme, pour un unique poste. C’était faire peu de cas des contingences nationales. Ainsi, à titre d’exemple, le candidat belge ultra-annoncé Didier Reynders ne souhaitait pas être en concours avec qui que ce soit... et risquer de se faire battre. La candidature de la socialiste Laurette Onkelinx a donc très vite été tuée dans l’œuf, tout comme a été écartée la possibilité que la désignation du candidat-commissaire se fasse suite à un débat au Parlement.

Les États membres ont donc largement ignoré son appel. Il n’y a eu en tout et pour tout que le Portugal et la Roumanie à avoir proposé deux candidats. 

Nicolas Schmit, seul candidat du Luxembourg

L’Allemagne n’avait plus à se prononcer, la présidence lui étant revenue. 

La Bulgarie, la Suède, Chypre, la Croatie, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, Malte, la République tchèque et la Suède ont proposé une femme.

L’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, la Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Pologne, la Slovéquie et la Slovénie ont proposé un seul candidat masculin. Tout comme le Luxembourg puisque la candidature de faisait partie prenante de l’accord de coalition du gouvernement Bettel-Schneider-Braz. Il était inimaginable de la remettre en question.

Ni la ministre de l’Égalité entre les hommes et les femmes, , ni le Conseil national des femmes du Luxembourg, présidé par Danielle Becker-Bauer, n’ont d’ailleurs trouvé à y redire. Il est vrai qu’elles sont membres toutes les deux du LSAP, le même parti que le futur commissaire. «La désignation de M. Schmit fait partie d'un accord de coalition pris par les partis, que je respecte», nuance Mme Becker-Bauer. «Néanmoins, depuis des années et maintenant encore je plaide pour que deux candidats soient proposés et que la parité soit une réalité.»

Le Royaume-Uni ne proposera aucun candidat

Dès lors, où en est-on? Sachant que le Royaume-Uni ne proposera personne de toute façon, la future Commission comptera 27 membres, dont la présidente, qui veut donc une répartition paritaire 13 hommes-13 femmes.

Pour le moment, 13 candidats sont des hommes et 9 des femmes. Mais les jeux ne sont pas faits. Car la France et l’Italie se font tirer l’oreille pour livrer le nom de leur futur commissaire, la date butoir fixée au 26 août étant dépassée sans annonce de leur part. Si ces deux États désignent des femmes, cela fera une répartition 13-11.

Et sachant que les choix de la Roumanie et du Portugal ne sont pas encore déterminés, cela pourrait même encore devenir une répartition en 13-13, et répondant ainsi au souhait présidentiel.

Mais au final, la prochaine Commission pourrait aussi compter 17 hommes et 9 femmes, plus la présidente, dans le scénario le moins féminin possible.

Cela sans même évoquer le fait que le candidat masculin présenté par la Pologne a annoncé qu’il se retirait, peu séduit par la proposition de devoir gérer le portefeuille de l’agriculture de l’Europe. Son pays n’a pas encore annoncé par qui il serait remplacé, ni le sexe de ce nouveau candidat.

Un vote d’investiture le 22 octobre

La nouvelle Commission entrera en tout cas en fonction le 31 octobre. Ursula von der Leyen a déjà commencé mardi les consultations des futurs commissaires, afin de définir la répartition des différents portefeuilles. Ceux-ci seront ensuite auditionnés par le Parlement qui devrait voter en ce qui concerne l’investiture de la Commission lors de la séance plénière du 22 octobre.