Aurélien Dobbels et Nicolas Legay posent pour la photo. Les deux entrepreneurs enchaînent les rendez-vous et les petits travaux pour rendre leur premier espace de coliving au niveau des attentes. (Photo: Maison Moderne)

Aurélien Dobbels et Nicolas Legay posent pour la photo. Les deux entrepreneurs enchaînent les rendez-vous et les petits travaux pour rendre leur premier espace de coliving au niveau des attentes. (Photo: Maison Moderne)

Quatre mois après être devenus les lauréats des Start-up Stories 2020, Aurélien Dobbels et Nicolas Legay ont lancé la commercialisation de leurs six premières chambres de coliving. En ligne de mire, plus d’une centaine d’autres.

Une biche s’est perdue dans l’îlot de verdure à l’arrière du 577, rue de Neudorf à Luxembourg. Aurélien Dobbels s’en amuse encore, au moment d’espérer que le soleil baigne bientôt l’arrière de la maison que sa start-up, , s’apprête à louer à six «colivers» d’ici juin.

La maison, qui date des années 1980, sent encore la peinture. À 20 minutes du centre-ville, cinq minutes de l’aéroport et dix minutes du Kirchberg, les deux entrepreneurs pouvaient difficilement rêver d’un meilleur emplacement pour commencer à éprouver leur business model.

J’ai vu que vous aviez publié les premières annonces. Racontez-moi où vous en êtes?

Aurélien Dobbels. – «Nous peaufinons. Parce que Cocoonut sera attentive au moindre détail. Comme c’est le premier endroit où nous allons proposer des chambres en coliving, nous avons à la fois envie que ce soit bien et d’en profiter pour continuer à apprendre toutes les subtilités. Nous avons fini la décoration avec du mobilier de La Redoute, parce que le design ressemblait à ce que nous voulions avoir.

Nicolas Legay: «Nous avons aussi tout juste terminé de faire placer les détecteurs de fumée et les parcours en cas d’incendie et de vérifier que tout fonctionne.

Ce qui vous rend particuliers, dans votre business model, c’est que vos investisseurs sont les administrateurs de Tracol et qu’Inowai soutient aussi le projet. Là où d’autres entrepreneurs rêvent de lever des fonds, vous avez du potentiel à aménager à proposer en coliving?

A. D. «Oui, nous avons six chambres de 12 à 30 mètres carrés, certaines avec la salle de bains intégrée, d’autres avec une salle de bains à partager. Et des espaces communs comme un petit salon plein sud, un autre plus grand avec une cheminée, et la cuisine et la salle à manger avec une table qui peut accueillir jusqu’à dix ou douze personnes. Le bien était la propriété de Tracol, qui nous le loue. Nous louerons ces chambres pour 1.100 à 1.350 euros, tout inclus, y compris le ménage et l’entretien des espaces verts. Les locataires pourront ensuite choisir d’autres services comme le ménage de leur chambre.

N. L. «Nous avons quelques projets dans les tubes. Un autre endroit avec 11 unités, un troisième avec 28 unités et un autre encore, en fin d’année, avec une centaine d’unités. Nous pensions que l’aménagement irait plus vite, mais nous apprenons chaque jour de nouvelles choses.

S’il n’y avait pas une dimension technologique, votre projet n’aurait aucune raison d’avoir été désigné Start-up de l’année au Luxembourg par Paperjam, il existe déjà des prestataires capables de louer des espaces de coliving. Où en êtes-vous?

A. D. «Nous travaillons à la publication de notre application, le plus rapidement possible maintenant. Pour cela, nous nous sommes rapprochés de RoomMate, dont c’est la spécialité. Pourquoi c’est encore plus important qu’avant pour cause de Covid? Parce que nous pourrons faire visiter les espaces virtuellement à des candidats, qu’ils viennent du Japon, des États-Unis ou d’Afrique du Sud, pour ne mentionner que certains des pays d’où viennent quelques-uns des locataires potentiels qui nous ont contactés. Quand ils viennent de si loin, ils louent avant de visiter normalement. Tout le processus sera digitalisé et ils pourront tout faire dans l’application, y compris nous envoyer du feed-back. Notamment sur l’état des lieux laissé par le précédent locataire.

N. L. «En fait, tout le processus est désigné pour être digital. Toutes les opérations seront automatisées.

A. D. «À terme, ces expériences sur des lieux de vie très différents les uns des autres nous permettront d’avoir une expérience d’opérateurs, qui s’étendra du design du mobilier aux services en passant par la gestion d’immeubles et de maisons de toutes les tailles. Aujourd’hui, des ultra-riches, des fonds d’investissement ou des promoteurs immobiliers nous contactent parce qu’ils voudraient avoir un interlocuteur unique pour s’occuper de cette question.»

N. L. «Il y a des concurrents en Europe qui ont peut-être deux ou trois ans d’avance. Mais la cour de récréation est assez grande pour que tout le monde y joue sans problème pendant un moment encore.»

Cet entretien est issu de la newsletter hebdomadaire Paperjam Trendin’, à laquelle vous pouvez vous abonner .