À la fragilité du monde, de la société et de l’environnement, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a opposé une nouvelle vitalité. (Photo: Commission européenne)

À la fragilité du monde, de la société et de l’environnement, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a opposé une nouvelle vitalité. (Photo: Commission européenne)

La première femme présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prononcé un premier état de l’Union européenne centré autour des questions d’environnement, de travail et de santé, ce mercredi matin à Bruxelles.

«Il est temps de se mettre au travail.» La présidente allemande de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, venait de dire quelques mots en français, pour saluer médecins, infirmières et travailleurs en première ligne depuis le début de la pandémie de Covid-19. Elle bascule en allemand puis en anglais pour inviter à se retrousser les manches.

«Pour moi, c’est clair comme du cristal: nous devons bâtir une Union européenne de la santé plus forte», proposait-elle, via le renforcement de l’Agence européenne du médicament et du centre européen sur les maladies, puis grâce à Barda, une agence pour la recherche biomédicale avancée et le développement. La conférence sur le futur de l’Union européenne devra revoir la question des compétences en matière de santé pour aller plus vite et être plus efficace. La présidente de la Commission a aussi annoncé une conférence, l’an prochain en Italie, sous la présidence italienne du G20. Ce mois-ci, la Commission européenne a mis 400 millions d’euros dans Covax pour assurer que le vaccin du Covid-19 sera même accessible à ceux qui n’en auront pas les moyens.

Même si elle a salué les 90 milliards d’euros alloués à Sure pour aider les salariés et les entreprises des États membres – vitaux pour 16 d’entre eux –, la présidente a insisté sur l’intérêt du salaire social minimum, idée défendue inlassablement par le commissaire européen luxembourgeois, (LSAP). «Le salaire social minimum fonctionne, et il est temps que le travail paie!», a-t-elle dit.

«Il n’y a pas de sujet qui nécessite autant que nous accélérions nos efforts que le futur de notre fragile planète», a dit la chef de l’Exécutif européen, proposant que la Commission européenne se fixe comme but une réduction de 55% des émissions de CO2 d’ici 2030. «Je sais que cet objectif est trop pour quelques-uns et pas assez pour les autres», a-t-elle dit. «Mais nos analyses montrent clairement que l’économie et l’industrie peuvent très bien y parvenir! […] Nous avons réduit ces émissions de 25% depuis 1990, et notre richesse a cru de plus de 60%.»

30% des 750 milliards de NextGenerationUE seront levés via des green bonds, a-t-elle fixé comme cap.

Parmi les autres sujets que la présidente de la Commission européenne a abordés, une vallée européenne de l’hydrogène, une vague de la rénovation et d’économie circulaire, un nouveau Bauhaus qui regroupe architectes, artistes et étudiants, le cloud souverain (Gaia-X), l’intelligence artificielle et l’infrastructure numérique, les réfugiés et la politique extérieure ou encore les valeurs européennes, le racisme – l’UE aura son premier coordinateur européen antiracisme.

Elle a terminé avec l’image de Carola et de Vittoria, en train de jouer au tennis sur les toits de Ligurie, en Italie, soulignant qu’au-delà du courage et du talent des deux jeunes filles se cachait une leçon. «Une leçon de ne jamais se laisser bloquer par les obstacles sur son chemin, ne jamais se faire freiner par les conventions, et de toujours saisir le moment.»