Nicolas Schmit a, cette fois, été beaucoup plus convaincu par Ursula von der Leyen que lors de son audition devant les groupes politiques. (Photo: Jan Hanrion/Archives Maison Moderne)

Nicolas Schmit a, cette fois, été beaucoup plus convaincu par Ursula von der Leyen que lors de son audition devant les groupes politiques. (Photo: Jan Hanrion/Archives Maison Moderne)

Le député européen Nicolas Schmit (LSAP) a évidemment participé au grand oral d’Ursula von der Leyen mardi à Strasbourg. Son discours a su le convaincre de lui accorder son soutien. Le candidat luxembourgeois à la Commission rencontrera la nouvelle présidente dans les prochaines semaines.

. Elle sera la première femme à assumer cette fonction. Et si le résultat positif s’est joué à quelques voix seulement – 383 pour un minimum de 374 –, il permet sans doute d’éviter une crise au sein des institutions européennes.

«Je n’irais pas jusqu’à parler de crise si Madame von der Leyen n’avait pas été élue», nuance le député européen  (LSAP), qui a évidemment participé au grand oral de la candidate allemande. «La démocratie, ce n’est pas la crise. On ne peut pas qualifier ainsi une situation qui serait le fruit d’un vote démocratique. Maintenant, il est évident que cela aurait entraîné un nouveau rapport entre le Conseil européen et le Parlement.»

J’avais des doutes sur son programme et sur sa force de conviction.

Nicolas Schmitdéputé européen

Lors de son audition devant le groupe S&D, auquel appartient Nicolas Schmit, voici une semaine, . «Suite à ce premier ‘hearing’, j’avais en effet de sérieux doutes, non seulement au niveau de son programme mais aussi en ce qui concerne sa force de conviction», poursuit Nicolas Schmit. Suite à cela, une lettre avait été adressée à Ursula von der Leyen afin d’«obtenir des précisions sur des points précis en lien direct avec nos préoccupations. Ses réponses s’en rapprochaient beaucoup plus, notamment en ce qui concerne le volet social et le volet environnemental.»

Un discours plus convaincant

Ce fut un premier bon point pour la candidate. Le second a été son discours de mardi face aux députés. «Ce fut un discours convaincant. Elle a développé une vision assez proche de la nôtre, même si ce n’est évidemment pas tout à fait la nôtre. Madame von der Leyen a balisé des points importants pour les socialistes: le pilier social, les changements au niveau économique, l’environnement...», poursuit le député.

Son discours et ses écrits dressent le cadre de son action, et précisent aux futurs commissaires leurs marges de manœuvre.

Nicolas Schmitdéputé européen

Sans oublier le salaire social minimum. Et cette fois, «elle a évoqué un cadre légal européen pour celui-ci. Quand nous avons eu des discussions entre groupes à ce sujet, c’était une pierre d’achoppement avec d’autres. Cette fois, la future présidente se positionne clairement, et en notre sens. Elle s’engage à créer un cadre légal en Europe pour ce salaire minimum. Ce sera une des missions du futur commissaire aux Affaires sociales.» Qui pourrait être Nicolas Schmit.

En tout cas, tant le discours que les réponses écrites ou la note de synthèse d’Ursula von der Leyen ont été vus comme de bonnes garanties aux yeux de Nicolas Schmit. «Cela donne un cadre à son action. Et surtout, ses positions baliseront les marges de manœuvre des différents commissaires. C’est un engagement de la part de la présidente», développe-t-il. On imagine mal, en effet, la voir rétropédaler par rapport à des engagements pris les yeux dans les yeux avec les députés.

Pas de rendez-vous fixé

Candidat luxembourgeois à la fonction de commissaire, Nicolas Schmit a-t-il déjà un rendez-vous avec Ursula von der Leyen inscrit à son agenda? «Non, et c’est normal. Je suppose qu’elle va commencer par contacter les différents gouvernements pour connaître les candidats, puis ensuite seulement les contacter. C’est un travail qui va durer encore plusieurs semaines. L’ambition est d’avoir un collège de commissaires pour la fin du mois d’août, au plus tard début septembre», conclut Nicolas Schmit.