Diviser les classes en deux groupes pose trop de problèmes à trop de monde, selon la RNP. (Photo: Shutterstock)

Diviser les classes en deux groupes pose trop de problèmes à trop de monde, selon la RNP. (Photo: Shutterstock)

La Représentation nationale des parents vient de rendre son avis quant aux modalités prévues pour la reprise des cours dans l’éducation nationale. Elle déplore de ne pas avoir été consultée, s’oppose à la division des classes en deux et propose des journées de cours allant de 8 à 13h.

vient de jeter un fameux pavé dans la mare. Mise en place en février dernier, elle n’avait pas encore eu l’occasion de «se mettre véritablement au travail après son installation, tout début de février, lorsque la crise sanitaire frappait le pays», confie son président Alain Massen à Paperjam.

Composée de 12 membres, la RNP a pour but de renforcer la coopération entre l’école et les parents, mais aussi d’être le porte-parole de ces derniers auprès du ministre de l’Éducation nationale (DP). . Et le bulletin délivré est plutôt médiocre.

Un organe consultatif… pas consulté

Tout d’abord, cet organe de réflexion et de consultation, voulu par le ministre lui-même, déplore… de ne pas avoir été consulté. Le regret est vif que le ministère «n’ait pas jugé utile de [nous] consulter dans le cadre de la mise en place des plans et des modalités de la réouverture, étant donné que la voix des parents est absolument à prendre en considération dans ce contexte particulier». D’autant que nombre de parents nourrissent des craintes par rapport au retour dans les classes. La RNP évoque ainsi une pétition sur Change.org qui demande la fermeture des écoles jusqu’à la prochaine rentrée de septembre. Elle a enregistré plus de 12.000 signatures en quelques jours.

Ensuite, la représentation des parents s’oppose à la division des classes en deux. Un «splitting» difficile à mettre en œuvre «pour les élèves, mais surtout aussi pour les enseignants, les parents, les écoles et les structures d’encadrement». Complexe à gérer pour les parents qui travaillent, ce système serait aussi source d’une nouvelle inégalité: «Certains élèves profiteraient d’un encadrement familial optimal pour les semaines à la maison tandis que d’autres seraient confrontés aux mêmes difficultés techniques, langagières ou d’encadrement» que celles déjà connues.

À cela est préféré un système d’organisation des cours entre 8 et 13h. Ce qui solutionnerait aussi le problème des repas scolaires.

En troisième lieu, la RNP estime «qu’au moins pour le cycle 1 de l’enseignement fondamental, c’est-à-dire pour les enfants jusqu’à six ans, la fréquentation scolaire ne devrait pas être imposée pour le reste de cette année scolaire». Comment en effet faire respecter le port du masque ou la distanciation sociale aux plus petits?

La RNP demande aussi des modalités claires «afin de protéger les enfants et familles dont un membre est considéré comme personne vulnérable». Et, enfin, que les mesures d’hygiène de base soient communiquées aux élèves. «Le port de masque devrait aussi être instauré obligatoirement, non seulement sur le chemin et dans l’enceinte de l’école, mais aussi dans les salles de classe, dans la mesure du possible», indique encore le communiqué de la RNP.

Des points positifs aussi

Mais tout n’est pas négatif non plus. Les 12 membres de la RNP saluent ainsi le fait que le ministère «a fait des efforts appréciables et s’est montré à la hauteur de ses responsabilités en mettant en place, ». Elle est aussi satisfaite des contenus pédagogiques et des priorités définies, mais aussi de l’attention portée aux élèves en situation scolaire difficile ou autrement défavorisés. 

Néanmoins, «il nous tient aussi à cœur de signaler que les parents ne sont pas des enseignants et ne peuvent donc que très partiellement se substituer à eux». Cela alors que les moyens techniques des uns et des autres ne sont pas les mêmes: «La RNP est convaincue que le système mis en place risque d’exacerber les différences et les inégalités déjà existantes entre les élèves et que le retour en classe fera état, d’un côté, d’élèves ayant bien progressé et de l’autre côté, d’élèves ayant certainement régressé dans leurs compétences scolaires.»

En conclusion, la mention pourrait être «bien, mais peut mieux faire».