Pour parvenir à un accord de 68 pages, les Européens ont dû lâcher du lest à droite et à gauche. (Photo: Shutterstock)

Pour parvenir à un accord de 68 pages, les Européens ont dû lâcher du lest à droite et à gauche. (Photo: Shutterstock)

Les 27 membres de l’Union européenne se sont mis d’accord, après quatre jours de négociations, sur un plan de relance à plus de 1.800 milliards d’euros, 1.074 pour le cadre pluriannuel et 750 pour le plan de relance.

1. 100 millions de plus pour le Luxembourg

Si les dirigeants politiques ont beaucoup communiqué, mardi matin, sur les 750 milliards d’euros de l’effort spécifique, le Next Generation EU, 360 milliards d’euros de prêts et 390 milliards d’euros de subventions, ils ont moins évoqué la ventilation de ces sommes.

La plus grande partie ira vers . Soit 672,5 milliards d’euros, qui seront dépensés en 2021 et 2022 pour 70%, et en 2023 pour les 30% restants. Le montant des prêts par pays ne pourra pas excéder 6,8% de leur revenu national brut.

La deuxième enveloppe de cette ligne de crédit est , qui baisse de 55 milliards à 47,5 milliards d’euros pour cette nouvelle période. Le Luxembourg obtient 100 millions d’euros supplémentaires par rapport à son enveloppe (et Malte, 50 millions).

2. Cinq rabais

Pour satisfaire aux exigences des «frugaux», ces pays qui ont tout fait pour rester dans les clous budgétaires et mener les réformes du marché du travail et des retraites, les 27 ont accepté de diminuer la contribution de cinq pays:

- Allemagne: 3,67 milliards

- Pays-Bas: 1,9 milliard

- Suède: 1,069 milliard

- Autriche: 0,56 milliard

- Danemark: 0,38 milliard

Ces sommes seront prises en charge par les autres États membres.

3. Quatre «taxes»

Le débat sur les ressources propres de l’Union européenne ne date pas d’hier. Ni d’avant-hier, ou même du début de ce Conseil européen interminable. Mais les Européens se sont mis d’accord sur une nouvelle taxe, sur le plastique: le 1er janvier prochain, elle s’élèvera à 0,80 euro par kilo de plastique.

L’UE a jusqu’à juin 2021 pour définir les contours d’une taxe aux frontières, qui devra entrer en vigueur au 1er janvier 2023. De nombreux industriels l’appellent de leurs vœux pour compenser la différence de compétitivité avec des pays comme la Chine ou les États-Unis.

Troisièmement, le marché du carbone devrait être lui aussi revu… pour intégrer les émissions de l’aviation et du secteur maritime. Derrière la bonne volonté va se cacher un défi, compte tenu des difficultés du secteur aérien, dont les avions ont été cloués au sol pendant des mois, et qui auront du mal à rétablir la confiance.

Enfin, le serpent de mer est bien dans le document, mais sans autre précision: les Européens doivent discuter d’une taxe sur les transactions financières.

4. Espace, digital, santé

Le premier intéresse particulièrement le Luxembourg, les deux autres ont montré leur importance durant la crise. Sont-ils bien dotés?

Dans un cadre pluriannuel revisité – dans l’appellation de ses rubriques et de ce qu’elles cachent –, l’espace se trouve au sein du «Marché unique, digital et innovation», 132,7 milliards d’euros par rapport aux rubriques 2 («Cohésion, résilience et valeurs européennes» (377,7)) et 3 («Ressources naturelles et environnement» (356,3)). L’espace, une des voies de diversification de l’économie luxembourgeoise, est doté de 13,2 milliards d’euros, dont 8 pour Galileo et 4,8 pour Copernicus.

Dans ce premier chapitre, le digital est doté de 6,7 milliards d’euros, sans que l’on ne mesure une approche transversale. 6,7 milliards d’euros consacrés au high performance computing, à l’intelligence artificielle et à la cybersécurité, trois sujets sur lesquels le Luxembourg a des ambitions supranationales.

Et la santé a presque disparu, font remarquer certains observateurs. Le mot «santé» figure cinq fois dans le document, mais il est présent dans la partie résilience pour 1,67 milliard d’euros.

5. 5 milliards pour le post-Brexit

L’UE a aussi budgétisé 5 milliards d’euros pour faire face aux conséquences de la sortie du Royaume-Uni dans le cadre d’un instrument qui doit permettre d’affronter des éléments contraires et qui est doté de plus de 20 milliards d’euros.