4.500 personnes se sont abonnées au service de carsharing proposé par Flex, qui dispose de 88 véhicules répartis sur 47 stations. (Photo: SG9LU/Archives)

4.500 personnes se sont abonnées au service de carsharing proposé par Flex, qui dispose de 88 véhicules répartis sur 47 stations. (Photo: SG9LU/Archives)

Les services de carsharing connaissent une progression certaine au Luxembourg, selon François Bausch. Mais pas encore assez pour que les deux acteurs du secteur, Flex et Carloh, atteignent la rentabilité.

Le carsharing se développe au Luxembourg, mais il n’atteint pas encore son seuil de rentabilité, reconnaît, dans une réponse à une question parlementaire, le ministre de la Mobilité, François Bausch (déi Gréng).

Deux services de carsharing existent dans le pays: avec 47 stations et 88 véhicules, le système Flex des CFL existe depuis deux ans. Carloh, lancé il y a cinq ans par la Ville de Luxembourg, met quant à lui à disposition, selon son site internet, 18 stations.

Si on se réfère à l’évolution chez Flex, le secteur est en expansion: en 2020, le nombre d’abonnements a augmenté de 77% sur une année pour atteindre aujourd’hui plus de 4.500 abonnements. Le nombre de réservations a augmenté de 72%, celui des kilomètres parcourus de 60% par rapport à 2019. Et cette tendance à la hausse se confirme début 2021: le nombre de réservations par semaine a ainsi atteint son niveau le plus élevé, avec environ 400 par semaine.

Absence de synergie

Et cela malgré la pandémie: pendant le confinement, de mi-mars à fin-avril 2020, le nombre de réservations avait chuté d’environ 65%. Mais, dès le mois de mai, le niveau des réservations a rapidement dépassé celui d’avant-crise et a continué à augmenter depuis lors.

Cependant, «pour devenir un service économiquement rentable, la taille du réseau ainsi que le nombre de réservations devront continuer à croître», admet François Bausch.

Deux facteurs limitants sont en cause: d’une part, les deux systèmes Flex et Carloh fonctionnent de manière indépendante. Ce qui ne permet pas de synergies pour les clients. «Je suis convaincu qu’une intégration des deux systèmes serait bénéfique pour les clients et pour la rentabilité du système», assure pourtant le ministre de la Mobilité. Mais, si des pourparlers en vue d’une collaboration entre les deux opérateurs ont eu lieu par le passé, ils n’ont jamais abouti jusque-là.

Le «one way» pas rentable

D’autre part, un système «one way», qui permettrait à l’utilisateur d’effectuer un trajet simple sans devoir ramener la voiture à son point de départ, pourrait améliorer l’attractivité du service. Mais celui-ci ne serait pas rentable…

«L’expérience a montré que, à ce stade, un tel système n’est pas faisable économiquement», explique François Bausch. «D’un côté, les frais de personnel et le temps perdu en raison des transferts de retour (trajets à vide) sont élevés. D’un autre côté, le maintien de places de stationnement libres aux stations de destination respectives est une condition préalable essentielle au bon fonctionnement de ce système. Or, les places de parking sont rares et coûteuses.»

Flex avait ainsi déjà proposé un système «one way» dans une première phase pilote pour effectuer des réservations pour des trajets aller simple entre des stations spécifiques en 2019 et 2020. Lors de cette phase pilote, 10 voitures, réparties sur 7 stations, étaient réservées à l’utilisation «one way». Mais, en moyenne, seulement cinq réservations par semaine étaient effectuées. «Voilà pourquoi l’introduction d’un système de carsharing ‘one way’ n’est pas prévue à ce stade», conclut François Bausch.