Annoncée après la clôture du premier semestre, la cession de 3,3% des parts de Luxempart dans Zooplus, l’Amazon de la nourriture pour animaux de compagnie, devrait dégager 93 millions d’euros. (Photo: Shutterstock)

Annoncée après la clôture du premier semestre, la cession de 3,3% des parts de Luxempart dans Zooplus, l’Amazon de la nourriture pour animaux de compagnie, devrait dégager 93 millions d’euros. (Photo: Shutterstock)

Avec un actif net en hausse de 14% au premier semestre à plus de 1,9 milliard d’euros, Luxempart surfe sur la hausse des marchés boursiers et profite de la bonne tenue des entreprises dans laquelle elle a investi ces dernières années.

«Les très bons résultats et l’accroissement de la valeur de notre actif net traduisent, certes, une amélioration des marchés financiers et de la conjoncture économique globale, mais sont également dus à la forte amélioration de la profitabilité de nos sociétés de portefeuille, dont 77% montrent une progression de leurs résultats opérationnels. À cette satisfaction s’ajoute une activité très soutenue aussi bien en termes d’investissements, avec trois nouvelles sociétés qui ont rejoint notre portefeuille, qu’en termes de cessions. Ces opérations nous permettent de continuer de recentrer notre portefeuille, tout en l’internationalisant, notamment à travers notre activité de fonds d’investissement.»

Nous continuons à déployer notre stratégie et nous avons l’impression que cela commence à produire ses résultats.

Olaf Kordesadministrateur déléguéLuxempart

Un an et demi après la mise en place d’un tandem d’administrateurs délégués, Olaf Kordes et John Penning, Luxempart va bien. De 1,7 milliard d’euros fin décembre, l’actif net est passé à 1,9 milliard d’euros au 30 juin et le résultat net consolidé est passé de -101 millions à 238 millions, dont 27 millions d’euros de dividendes encaissés.

Au premier semestre, la société d’investissement luxembourgeoise a dépensé 138 millions d’euros pour avoir un rôle actif à jouer, pour une dizaine d’années, chez Sogetrel (société française leader dans la mise en service de réseaux de télécommunications, de systèmes de vidéosurveillance intelligente et de la gestion intelligente des espaces dans les villes), iM Global Partner (plateforme de gestionnaires d’actifs donnant accès à ses clients à une gamme de produits d’investissement et de gérants de fortune en Europe et aux États-Unis) et Pflegebutler (société allemande exploitant des résidences de services pour personnes âgées combinant sphère privée et services de soins ambulatoires selon les besoins individuels des résidents). Luxempart a aussi renforcé ses positions dans Schaltbau, SNP et Technotrans.

«Nous continuons à déployer notre stratégie et nous avons l’impression que cela commence à produire ses résultats», assure M. Kordes. «Évidemment portés par une conjoncture favorable qui nous permet de sortir des résultats très intéressants sur un semestre, mais qui sont liés à l’amélioration de la conjoncture boursière globale et parce que le portefeuille est très résilient et rebondit très fortement.»

Des investissements directs cédés à hauteur d’environ 65 millions

La société a aussi cédé certains de ses investissement directs pour un total d’environ 65 millions d’euros, en réalisant des rendements significatifs. Ont notamment été cédés TCM, Kaufman & Broad, RTL et une partie d’ESG Elektroniksystem- und Logistik.

D’autres vont arriver au second semestre, comme les cessions annoncées mais pas encore réalisées dans Zooplus et Schaltbau. Le fonds de private equity Hellman & Friedman a annoncé vouloir lancer une offre publique d’acquisition de tous les titres Zooplus à un prix par action de 390 euros, ce qui représente une prime d’environ 40% par rapport au cours de bourse du jour de l’annonce. Cette offre valorise la participation de Luxempart à 93 millions d’euros, soit environ 28 millions d’euros de plus que sa valeur actuelle.

«Aujourd’hui, nous avons donné notre accord pour la vente de 50% de nos 3,3%, voire la totalité à Hellman & Friedman, cela va dépendre de la manière dont les choses vont évoluer. Sachant que la société va être délistée et que notre participation ne va pas nous permettre de jouer un rôle actif, cela ne fait pas forcément de sens d’en conserver une partie», analyse John Penning.

À côté des investissements directs dans de petites capitalisations en Allemagne, dans le Belux, en France et en Italie du nord, Luxempart a aussi accéléré dans sa volonté de développer l’axe des fonds d’investissement hors d’Europe. Le portefeuille représente 20% de l’actif net à fin juin 2021, mais devrait monter à 30% dans les années à venir selon la stratégie. Il se compose encore principalement de fonds d’investissement small and mid caps sponsorisés par Luxempart, que sont Ekkio (F), Armira (D), Bravo Capital Partners (I) et Indufin Capital Partners (B), ce dernier ayant cédé ses participations dans NMC et Baobab Collection et procédé à une distribution de plus de 55 millions d’euros à Luxempart cette année.

La société luxembourgeoise a signé de nouveaux engagements au premier semestre 2021 pour un total de 54 millions d’euros, tous hors Europe, avec des fonds de première catégorie.

Si les deux cessions déjà annoncées se réalisent ainsi que celles qui se profilent mais qui ne sont pas encore publiques, Luxempart se dit «confiante».