La Chambre des métiers et le ministre des Classes moyennes ont présenté, ce mercredi matin, une enquête sur les stratégies internationales des entreprises artisanales. Parmi les participants à l’étude, plus de huit sondés sur dix révèlent franchir les frontières du pays. En premier lieu pour se rendre dans la Grande Région. 

Présentation, ce mercredi matin, d’une enquête intéressante de la Chambre des métiers sur l’attractivité de l’artisanat luxembourgeois à l’étranger. Dévoilée en présence du ministre des Classes moyennes  (DP), l’étude «Handwierk goes international» démontre que deux entreprises participantes sur cinq sont actives à l’étranger, majoritairement dans les secteurs de la construction (73%) et de la mécanique (14%).

De plus, 83% des sondés actifs à l’international ont indiqué que leurs affaires sur les marchés étrangers ont évolué positivement ou se sont stabilisées depuis 2016. L’activité hors des frontières du pays est donc un enjeu essentiel pour l’économie luxembourgeoise.

D’autant que plus de la moitié des entreprises interrogées (51%) estiment qu’une expansion de leurs affaires à l’étranger est un objectif durable ou souhaitable à l’avenir.

Les PME aussi misent sur l’international

Ce développement à l’international ne concerne pas uniquement les grosses sociétés. Même si 62% des sondés occupent plus de 100 travailleurs, on remarque que 36% des entreprises occupant entre un et neuf salariés sont également présentes en dehors des frontières.

La plupart des entreprises interrogées restent toutefois surtout actives dans la Grande Région: 37% en Belgique, 30% en France et 27% en Allemagne.

L’explication tient essentiellement dans la proximité géographique de ces pays, mais aussi dans le facteur linguistique et la connaissance spécifique du marché dans les pays voisins. Pourtant, l’intérêt pour les marchés au-delà de la Grande Région augmente pour 8% des entreprises de l’artisanat qui ont répondu à l’enquête.

On voit qu’il y a de plus en plus d’entreprises qui veulent aller à l’étranger, mais beaucoup ont peur de sauter le pas.
Tom Oberweis

Tom OberweisprésidentChambre des métiers

Quant aux sociétés qui ne sont pas actives à l’international (62%), elles expliquent ce fait par plusieurs facteurs. À commencer par leur carnet de commandes suffisamment rempli au niveau national (69%). 39% citent la taille de l’entreprise ou le manque de capacités comme étant un frein au développement à l’international.

32% évoquent toutefois les difficultés administratives étrangères comme étant un obstacle à leur expansion en dehors des frontières.

La Chambre des métiers en soutien

«Souvent, les entreprises luxembourgeoises sont demandées pour leur qualité. Ce n’est pas une histoire de coût», estime , président de la Chambre des métiers.

«On voit qu’il y a de plus en plus d’entreprises qui veulent aller à l’étranger, mais beaucoup ont peur de sauter le pas. On se bat aussi pour leur donner des garanties afin d’envisager de s’exporter. Je ne sais pas si c’est le bon choix de vouloir rester à Luxembourg uniquement, mais ce n’est que mon opinion», ajoute-t-il. 

Pour aider les entreprises frileuses à franchir le pas de l’international, il existe donc le service Affaires européennes et Grande Région de la Chambre des métiers qui offre des conseils individuels aux entreprises artisanales et réalise les formalités administratives dans la Grande Région. En 2018, ce service a fourni 900 assistances-conseils individualisées et 123 dossiers administratifs en Grande Région.

Une journée pour décortiquer le développement international

Une journée «export» sera par ailleurs organisée ce 17 octobre à la Chambre des métiers afin de sensibiliser les entreprises qui envisagent de se développer à l’étranger aux aides potentielles dont elles peuvent bénéficier.

Des conférences et workshops sur des thèmes comme la TVA dans la Grande Région ou le droit du travail seront organisés. Un «coin des experts» sera également mis en place tout au long de la journée pour répondre à toutes les questions des entreprises curieuses de passer la frontière.