Pour Tom Oberweis, l’action européenne en faveur des PME doit être encore plus concrète. (Photo: Matic Zorman)

Pour Tom Oberweis, l’action européenne en faveur des PME doit être encore plus concrète. (Photo: Matic Zorman)

Jeudi, la Chambre des métiers propose une conférence intitulée «Façonner l’Europe à travers l’artisanat et les PME». Un sujet parfaitement d’actualité à quelques jours des élections européennes.

Le Conseil interrégional des Chambres des métiers de la Grande Région (CICM), qui fédère 12 de celles-ci et a son siège à Luxembourg, fête ses 30 ans. C’est cet anniversaire qui a poussé la Chambre des métiers de Luxembourg à organiser une vaste conférence intitulée «».

À quelques jours des élections européennes, c’était aussi l’occasion rêvée de synthétiser les attentes du secteur, dégager des pistes afin de renforcer les collaborations transfrontalières, envisager la manière de mettre encore un peu plus en place un environnement économique favorable...

Pour , président de la Chambre des métiers de Luxembourg, il faudra pour cela plus d’Europe. 

Quelle est votre vision de la future Europe et de l’artisanat?

Tom Oberweis. – «L’Europe constitue pour l’artisanat non seulement une réalité, mais une réelle perspective d’avenir. Je pense que la future Europe doit être définie à travers les PME et l’artisanat tout comme les PME doivent être préparées pour l’Europe.

L’artisanat vit l’Europe au quotidien sur le marché intérieur que constitue le Luxembourg, en tant que marché national, entouré de ses régions avoisinantes, la Grande Région. Depuis des années, l’artisanat – et plus particulièrement le secteur de la construction – vit de facto un marché unique.

Il importe dès lors plus que jamais de veiller, sur la base des règles définies au niveau de l’Union, à ce que toutes les entreprises en concurrence soient traitées sur un pied d’égalité. Le secteur souhaite donc bénéficier d’une Europe – et a fortiori d’une Grande Région – plus intégrée, plus ouverte et plus équitable.

Il faudra renforcer l’action européenne dans les dossiers où les problèmes nécessitent des solutions qui dépassent les frontières des différents États membres ou régions.

Tom Oberweisprésident de la Chambre des métiers

Quelles sont les forces de vos 10 propositions pour l’artisanat pour une Europe des PME?

«Nous plaidons en faveur d’un cadre légal en Europe stimulant l’innovation et créant un environnement propice au développement de nouvelles activités. Il sera essentiel que nos futurs députés européens défendent le principe ‘Think small first’ tout au long du processus législatif.

Nous sommes aussi en faveur du maintien de la définition européenne actuelle de ‘PME’, sachant que les mesures de soutien nationales s’orientent toutes par rapport à celle-ci, introduite en 2005. 

Il faudra renforcer l’action européenne dans les dossiers où les problèmes nécessitent des solutions qui dépassent les frontières des différents États membres ou régions. L’idée d’un renforcement va en direction d’un approfondissement plutôt que d’une prise d’initiatives nouvelles. Dans ce contexte, l’achèvement du grand chantier que représente le marché intérieur européen est une priorité pour le secteur de l’artisanat.

L’UE n’est pas la source de toutes les difficultés des entreprises, comme l’affirment certains milieux populistes. Bien au contraire.

Tom Oberweisprésident de la Chambre des métiers

Nous partageons l’avis que, malgré la reconnaissance du rôle central des PME pour le bien-être en Europe, la politique de l’Union manque d’actions concrètes. La politique PME doit surtout davantage se concrétiser dans les textes légaux européens, plutôt que dans des communications politiques sans force juridique.

De ce fait, nous revendiquons un ‘Small Business Act 2.0’. 

La conférence de ce jeudi va mettre le focus sur les réalités vécues dans la Grande Région, qui est une petite Europe en soi?

«L’artisanat et les PME disent oui à l’Europe! L’UE n’est pas la source de toutes les difficultés des entreprises, comme l’affirment certains milieux populistes. Bien au contraire. L’Europe apporte des solutions bien concrètes. Pourtant, elle doit à l’avenir encore mieux répondre aux attentes des PME, avec des outils adaptés et un accompagnement accru pour faire face aux nouveaux enjeux.

Quelle est la valeur ajoutée apportée par l’Europe aux PME et à l’artisanat? Quelles réponses la future Europe doit-elle apporter aux chefs d’entreprise afin que des perspectives nouvelles se dégagent? Telles seront les questions abordées lors de la conférence du 16 mai. Les 30 ans de coopération entre Chambres des métiers en Grande Région, les expériences et les potentiels de synergies futures seront thématisés dans ce contexte.»