Alipay et ses 700 millions de clients chinois font peur. Les autorités chinoises ont exigé de nouvelles mesures pour garantir l’absence de risque systémique. Un coup dur pour le bras financier du géant de l’e-commerce chinois Alibaba. (Source: Ant Group)

Alipay et ses 700 millions de clients chinois font peur. Les autorités chinoises ont exigé de nouvelles mesures pour garantir l’absence de risque systémique. Un coup dur pour le bras financier du géant de l’e-commerce chinois Alibaba. (Source: Ant Group)

Samedi, les autorités chinoises infligeaient une amende record de 2,3 milliards d’euros à Ant Financial, le bras financier d’Alibaba et maison mère de la luxembourgeoise Alipay, pour abus de position dominante. Ce lundi, Ant Financial se soumet aux nouvelles règles de Pékin.

À peine 48 heures après que les autorités chinoises ont infligé une amende inédite de 2,3 milliards d’euros à Ant Group pour abus de position dominante et contournement des règles – notamment financières –, la maison mère de la luxembourgeoise Alipay Europe a indiqué ce lundi matin se lancer dans un «plan de rectification» pour devenir une société de portefeuille financière, comme l’exige Pékin.

«Nous acceptons sincèrement cette sanction et nous nous y conformerons fermement», a indiqué, lors d’une conférence téléphonique, le vice-président exécutif du groupe, Joe Tsai. «Nous avons bénéficié de conseils avisés [des régulateurs] sur certaines questions spécifiques relevant de la loi anti-monopole. (…) Nous sommes heureux de pouvoir tourner la page.»

Le montant de l’amende représente 4% du chiffre d’affaires de 2019 d’Alibaba, qui était de 455,7 milliards de yuans (58,45 milliards d’euros), selon l’agence de presse Chine nouvelle.

L’amende «n’aura pas de conséquences négatives» sur les affaires d’Alibaba, a assuré de son côté devant les investisseurs son CEO, Daniel Zhang. Samedi, dès ces annonces, le cours du géant chinois du commerce électronique avait bondi de 6% dans l’espoir que cette saga, entamée juste avant l’entrée en bourse, aux États-Unis, d’Alibaba – entrée en bourse finalement reportée sine die – se termine.

Les autorités chinoises, qui redoutent des risques systémiques, demandent depuis peu à toute société qui contrôle cinq structures financières de changer de statut pour se mettre sous la complète supervision des autorités bancaires.

, Ant Group dit qu’elle fera en sorte que «l’activité de paiement revienne à la source de paiement»; qu’elle «adhère au positionnement de petites quantités de commodité et de service pour les petites et les micro-entreprises»; qu’elle «demande la création d’une société de crédit personnel, qui est agréée conformément à la loi et fonctionne dans le respect des activités de crédit»; qu’elle va «renforcer la protection des informations personnelles et empêcher efficacement l’utilisation abusive des données»; qu’elle va «incorporer tous les ‘emprunts’ et ‘Huabei’ dans les sociétés de crédit à la consommation»; qu’elle va «mener des activités de crédit à la consommation conformément aux lois et réglementations»; qu’elle veut «renforcer la protection des droits des consommateurs et renforcer la gestion de l’adéquation des consommateurs financiers, améliorer la gouvernance d’entreprise, respecter les règles juridiques de concurrence loyale, réglementer les transactions connexes, renforcer la prévention et le contrôle des risques, créer un environnement de marché de concurrence loyale, et renforcer davantage la construction d’un système de responsabilité sociale».

Alipay, qui a une licence pour l’Europe au Luxembourg depuis fin 2018, mais est arrivée au pays en 2014, compte une imposante base de 700 millions de clients qui la rend très puissante pour le marché chinois.