En unifiant les QR codes des portefeuilles mobiles de paiement qui passent par des QR codes, Alipay pourrait faciliter la vie des 25 millions de Chinois qui visitent l’Europe chaque année. Un marché énorme. (Photo: Shutterstock)

En unifiant les QR codes des portefeuilles mobiles de paiement qui passent par des QR codes, Alipay pourrait faciliter la vie des 25 millions de Chinois qui visitent l’Europe chaque année. Un marché énorme. (Photo: Shutterstock)

Alipay a accéléré son développement en Europe, le 10 juin à Porto, avec une nouvelle alliance des portefeuilles de paiement mobile. La solution de paiement du géant chinois de l’e-commerce Alibaba possède une licence luxembourgeoise d’établissement de monnaie électronique depuis décembre.

Il y a quelques années, les experts haussaient les épaules quand on parlait de QR codes. «Dépassés», affirmaient-ils avec une belle assurance. Aujourd’hui, plus personne ne rit.

25 millions de Chinois visiteront l’Europe l’an prochain et sont prêts à dépenser en moyenne 3.400 euros. Soit un marché à 85 milliards d’euros et de clients qui, en grande majorité, n’ont pas de carte de crédit.

«Les touristes chinois sont les plus dépensiers au monde. Ils consacrent la majorité de leur budget au shopping (37%), suivi de l’hébergement (18%), de la restauration (18%) et du transport long-courrier (17%)», .

 en Chine, qui pèse lui-même 40% des transactions totales. Contre 10% seulement pour la technologie sans contact (NFC), parce que la puce augmente le prix d’une carte de crédit et du terminal de paiement auprès des commerçants.

Six «wallets», dix pays, 200.000 commerçants

Comment capter leur argent? C’est la question à laquelle Alipay Europe, basée à Luxembourg depuis 2014 et qui possède une licence d’institution de monnaie électronique depuis le 21 décembre dernier, a répondu par le biais d’une idée: unifier les QR codes européens des portefeuilles de paiement mobile.

Il faut que les clients chinois et les commerçants européens puissent acheter et vendre en utilisant le même QR code, qui peut comprendre jusqu’à 300 informations.

À Porto, le 10 juin, le président et CEO d’Alipay (un milliard de clients), Eric Jing, a lancé la «Mobile Wallet Collaboration» avec six «digital wallets» européens: l’austro-allemand Bluecode International, les finlandais ePassi et Pivo, l’espagnol Momo Pocket, le portugais Pagaqui et le norvégien Vipps.

Ces six start-up ont cinq millions d’utilisateurs dans dix pays (Autriche, Allemagne, Espagne, Portugal, Finlande, Suède, Danemark, Norvège, Islande et Slovénie)... mais surtout amènent 190.000 commerçants européens aux Chinois et sont bien connectées avec les banques. Bluecode, par exemple, vend sa solution à 100 banques en Autriche et en Allemagne.

«Nous sommes honorés de contribuer à un mode de vie intelligent et de promouvoir l’expérience numérique en Europe. Dans le même temps, nous connectons plus de détaillants avec plus de touristes chinois», a sobrement commenté le patron d’Alipay.

La mutualisation pour éviter les géants américains

La start-up ePassi a fait ses preuves en matière de collaboration entre portefeuilles depuis 2016, date à laquelle elle et Alipay ont combiné leur système de paiement mobile pour servir les touristes chinois voyageant depuis la Chine vers Finlande et leur permettre de payer leurs achats chez des marchands du réseau ePassi, 

«Notre expérience, les commentaires de nos marchands et les statistiques prouvées de l’augmentation des ventes ont révélé le succès retentissant d’une telle collaboration. Il est donc naturel qu’ePassi ait la volonté et le désir d’établir une collaboration similaire entre portefeuilles de paiement mobile en Europe afin de donner encore plus de valeur à nos 35.000 marchands en Europe, de plus en plus nombreux», a déclaré Masood Arai, vice-président d’ePassi Payment Services.

Comment ça marche en pratique? Quand un commerçant veut offrir une solution de paiement à des clients, il doit s’entendre avec le fournisseur de service (comme Visa ou Mastercard, principaux perdants de l’aventure chinoise). La commission qu’il va payer est proportionnelle au chiffre d’affaires annuel qu’il génère avec la solution.

Un triple avantage

Si les commerçants se regroupaient, ils obtiendraient probablement de meilleurs taux en mutualisant leurs recettes. Mais ils passent, la plupart du temps, par leur banquier respectif.

Alipay n’aura aucun souci à convaincre des commerçants de son potentiel en termes de clients, de pouvoir d’achat et de solution technologique. De quoi offrir une solution plus intéressante que celle des deux géants américains.

Mais cette idée de QR code pourrait aussi plaire aux clients européens. Un autre débouché pour le géant de l’e-commerce chinois...