L’ancienne cité Syrdall a été démolie pour laisser place au projet An der Schmëtt porté par le Fonds du logement. (Photo: Fonds du logement)

L’ancienne cité Syrdall a été démolie pour laisser place au projet An der Schmëtt porté par le Fonds du logement. (Photo: Fonds du logement)

À Wecker, la cité Syrdall a pendant de nombreuses années été synonyme d’échec. Aujourd’hui entre les mains de l’État et confié au Fonds du logement, cet ancien ensemble résidentiel tombé en désuétude va pouvoir connaître une nouvelle vie sous le nom d’An der Schmëtt.

D’ici 2028, 164 nouveaux logements vont voir le jour à Wecker sur le terrain qu’occupait jusqu’ici la cité Syrdall. Ce projet, désormais porté par le Fonds du logement, est l’aboutissement de plus de 50 ans de difficultés et tentatives infructueuses de sauvetage.

Pour rappel, la cité Syrdall a été construite dans les années 1970 pour héberger les étudiants d’une université qui n’a jamais vu le jour. La cité comptait 39 bâtiments pour 220 unités de logement. Suite à cela, il a été envisagé de la transformer en logements de vacances, ce qui n’a pas fonctionné non plus. Depuis lors, la cité est à l’abandon, son état ne faisant que se détériorer jour après jour.

En 1998, l’État crée l’établissement public dénommé Fonds d’assainissement de la cité Syrdall, avec pour objectif principal d’acquérir les immeubles de la cité et de les assainir. Presque 20 ans après, en 2017, le Fonds Syrdall est parvenu à acquérir 181 unités de logement et poursuit ses efforts pour acquérir les terrains non construits restants.

Un premier plan d’aménagement particulier (PAP) a été élaboré en 2005, mais a dû être révisé à partir de 2017 pour correspondre aux restrictions énergétiques et environnementales entrées en vigueur. Il sera finalement validé en 2019 avec une densité de logement bien plus importante que ce qui était initialement prévu (25 logements par hectare vs 13 logements par hectare), densité encore augmentée (30 logements par hectare) dans la version actuelle. Le PAP An der Schmëtt a été conçu par le bureau d’études Luxplan et le bureau d’architectes Coeba.

Enfin, en 2021, un projet de loi est déposé pour supprimer le Fonds Syrdall. Projet de loi qui a été voté en janvier 2022, laissant ainsi la possibilité au Fonds du logement de devenir propriétaire des immeubles et parcelles non bâties.

Aujourd’hui, le projet est donc placé entre les mains du Fonds du logement qui va développer, en collaboration avec la commune, un nouveau quartier composé de 164 habitations abordables, dont 74% sont réservées à la location et 26% à la vente, selon un concept urbanistique durable représentant 37.099m2 de surface constructible brute. Le premier coup de pelle a été donné le 1er mars 2022.

L’État s’engage financièrement de manière importante dans ce projet puisque, sur les 135 millions d’euros qui sont estimés pour les frais d’acquisition des terrains, d’aménagement et de construction, il prend en charge 108 millions. Ce budget servira à la réalisation des infrastructures ordinaires (voirie, réseaux, aménagement des espaces publics), la construction des logements destinés à la location abordable, les charges d’intérêt pour le préfinancement des logements destinés à la vente abordable et la compensation de service public.

Un quartier en harmonie avec son environnement

Le nouveau quartier dévoile un caractère plus villageois, en relation avec le contexte naturel environnant de la Syre qui passe au milieu du quartier et sera renaturée par la commune et aménagée avec une passerelle pour relier le nord et le sud du quartier. Un respect accentué au niveau de la protection de la faune, de la flore et des biotopes est envisagé dans le développement. Dans la mesure du possible, les structures écologiques et la topographie existante seront conservées. Un maximum de surfaces perméables susceptibles d’accueillir une végétation spontanée à haute valeur écologique est projeté. De nouvelles plantations sont aussi envisagées.

Un seul logement existant sera intégré au projet comptant 164 logements. Les autres ont été assainis (il y avait de l’amiante) et détruits. On y trouvera principalement des maisons, dont 18 avec un logement intégré (c’est-à-dire un logement compris dans une maison, mais profitant d’une entrée séparée), et quatre résidences. Les maisons seront implantées en quinconce pour favoriser les lieux de rencontre et d’échange. Les résidences seront, elles, construites en périphérie du quartier. L’ensemble des constructions répondra aux critères de la certification Lenoz.

La voiture sera en retrait dans le quartier, laissant la priorité à la mobilité douce. Pour cela, des stationnements regroupés sous forme de carports végétalisés aux entrées du quartier sont planifiés.

Les travaux d’infrastructure débutent cette année et la première phase de construction des logements démarrera en 2023 pour une livraison envisagée en 2024-2025. La seconde phase de construction des logements est prévue pour 2025-2028.