Avec les logiciels de K2 et son engagement humain, Noham Choulant apportera son expertise à la modernisation des processus métiers dans les entreprises. (Photo: Noham Choulant/Pixeazy Luxembourg)

Avec les logiciels de K2 et son engagement humain, Noham Choulant apportera son expertise à la modernisation des processus métiers dans les entreprises. (Photo: Noham Choulant/Pixeazy Luxembourg)

«Parce qu’on l’a toujours fait comme ça!» Demander à ses employés pourquoi ils font une tâche de cette manière suscitera souvent cette réponse. Combien de sociétés connaissent, actualisent et modernisent leurs processus? Trop peu. AirK2 a la solution, et des premiers clients intéressants.

Il a cinq enfants, des oies et un potager. Il cuisine les légumes qu’il y produit et prend les transports en commun pour aller rencontrer ses clients. Son salaire sera le même que celui de chacun de ses employés. Son code est allégé de ces 60% de lignes inutiles pour protéger l’environnement. Personne, ici, n’a d’horaire de travail, seule compte la satisfaction du client, et pourtant le CEO ne trouve pas les deux employés qu’il recherche. Noham Choulant est un patron moderne d’«une entreprise libérée» et ne jure que par la permaculture humaine.

Après 15 ans de bons et loyaux services pour l’armée française, puis des sociétés de développement ou de consultance, cet Alsacien décide de lancer son propre projet, en janvier dernier, au Luxembourg, et de rejoindre le Hub@Luxembourg du Crédit Agricole. Avec une idée, «accompagner les entreprises sur la cartographie et l’automatisation des processus métiers».

«Je veux réussir ici tout ce qui m’a déçu dans 15 ans de privé!», assure-t-il, un peu bravache.

«Seuls 5 à 10% des managers sont capables de détailler les processus qu’ils utilisent au quotidien, et la plupart des processus n’ont pas été actualisés depuis trois ans au moins», confie ce quadragénaire, au moment d’organiser son premier événement, ce vendredi matin, à la House of Startups.

Une cartographie avant d’automatiser

Poussée par K2, une solution logicielle qui permet d’économiser 78% de son temps de développement dans la digitalisation des processus métiers, de réduire la gestion du service client de plusieurs jours, voire semaines, à 40 minutes et de gagner 90% du temps dans l’automatisation des processus d’achat et le traitement des factures des fournisseurs, la start-up luxembourgeoise va développer son premier produit, LuxCarto, outil de cartographie des processus d’une entreprise.

Grâce à cette cartographie, toute l’organisation de la vie quotidienne de l’entreprise peut être modélisée, voire automatisée. «Cela permet non seulement de gagner du temps, mais d’être sûr qu’on est en phase avec la réglementation, avec les lois, de réduire les erreurs humaines dans le workflow, ou même de favoriser le temps réel», explique ce développeur presque autodidacte à l’énergie débordante.

Son credo à lui, c’est l’humain. La réponse humaine à un problème. L’accompagnement humain à l’intégration d’une solution. «Je ne veux pas devenir multimilliardaire, avoir plus de clients que je ne peux en avoir», explique-t-il, avant d’annoncer que ses quatre premiers clients l’ont suivi dans son aventure: les CFL, la RATP, la banque privée Edmond de Rothschild et Suntory (le spécialiste du whisky japonais et propriétaire d’Orangina et de Pepsi). 

En cinq mois, le chiffre d’affaires dépasse déjà l’objectif de l’année, qui a donc été actualisé à 200.000 euros pour 2019 à deux employés, Mickael Scheer et lui. D’ici trois ans, AirK2 entend avoir 25 à 50 clients, et 10 à 15 personnes autour de cette seule thématique de la digitalisation des processus métiers. La concurrence a des solutions beaucoup plus chères, affirme-t-il, et les Big Four ne font pas ça.