«Afin de garantir la qualité, la stabilité et l’intégrité des doses de vaccin», dès qu’un flacon est entamé, celles-ci «doivent être administrées dans la journée», explique le ministère de la Santé. (Photo: Nader Ghavami / Maison Moderne / Archives)

«Afin de garantir la qualité, la stabilité et l’intégrité des doses de vaccin», dès qu’un flacon est entamé, celles-ci «doivent être administrées dans la journée», explique le ministère de la Santé. (Photo: Nader Ghavami / Maison Moderne / Archives)

Dans les centres de vaccination du Luxembourg, des personnes peuvent être appelées le soir pour se faire injecter une dose de vaccin inutilisée – en priorité le personnel sur place ou des ambulanciers. Mais aucune liste d’attente n’est prévue, à la différence de la France ou de la Belgique.

Afin d’éviter de gâcher des doses de vaccin restantes en fin de journée, des systèmes comme Qvax en Belgique ou Covidliste en France permettent à des personnes non prioritaires de s’inscrire sur des listes pour se faire vacciner. Mais cette possibilité n’est pas ouverte au Luxembourg – du moins pas sous cette forme.

«Afin de garantir la qualité, la stabilité et l’intégrité des doses de vaccin», dès qu’un flacon est entamé, celles-ci «doivent être administrées dans la journée», explique le ministère de la Santé. «Des vaccins décongelés ne peuvent plus être recongelés, tout comme des vaccins à température ambiante ne peuvent plus être réfrigérés à nouveau. Le respect rigoureux de la chaîne du froid est essentiel.»

Pour éviter de voir perdue des doses inutilisées, le Luxembourg a donc développé une procédure spécifique qui comprend plusieurs étapes, mais sans liste et sans inscription préalable. Dans un premier temps, les doses restantes sont proposées le soir au personnel du centre de vaccination (elles sont tout d’abord proposées aux personnes appartenant au groupe de vaccination prioritaire, avant de l’être aux autres).

À la charge du responsable

Dans un second temps, les doses peuvent être proposées aux personnes des catégories prioritaires ne travaillant pas dans le centre de vaccination. Le responsable du centre peut aussi appeler le 112 pour savoir s’il y a à proximité des ambulanciers ou des membres du CGDIS appartenant au groupe de vaccination prioritaire, et les inviter à se rendre au centre de vaccination.

Enfin, s’il reste encore des doses, le responsable peut contacter des personnes n’entrant dans aucune des catégories susmentionnées. «Ces personnes ne doivent avoir aucun lien familial avec le responsable, le pharmacien, le coordinateur administratif et le représentant de la commune et du centre de vaccination respectif», précise le ministère de la Santé.

Le ministère ne dispose pas du nombre de doses restantes injectées dans le cadre de ce système – en raison des chiffres trop faibles, explique-t-il. Mais la procédure «a bien fonctionné jusqu’à présent», assure-t-il. Elle n’est pour autant pas exempte de critiques, alors que .

Des pertes «très marginales»

qui conduit le responsable du centre à opérer un «tri manuel», le député d’opposition (Piratepartei) préférerait ainsi «un système informatisé», «neutre et transparent», «où les gens qui le souhaitent peuvent s’inscrire pour l’octroi volontaire d’une dose».

Mais l’établissement d’une telle liste d’attente, en plus de poser des problèmes de conformité avec la protection des données personnelles, ne serait pas nécessaire, en tout cas «pas pour le moment», selon le ministère de la Santé. «À ce jour, les pertes de doses sont à considérer comme très marginales», assure-t-il. La conséquence de procédures «strictes» permettant «de maximiser le nombre de doses extraites par flacon multidose» et «de minimiser les pertes».

En France, selon le quotidien Ouest-France, la Direction générale de la santé évalue tout de même à 5% la perte de doses de vaccin. Et, toujours dans l’Hexagone, 874 personnes, sur les 631.079 volontaires inscrits sur le site de Covidliste, ont pu être mises en relation avec un centre de vaccination pour utiliser des doses promises à la poubelle.

Reste à savoir si un tel système suffira à l’avenir, alors que le nombre de doses livrées par l’UE et ces prochaines semaines.