En Région wallonne aussi, la vaccination du grand public se prépare. Et à Arlon, on se sent floué par la stratégie proposée. (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne)

En Région wallonne aussi, la vaccination du grand public se prépare. Et à Arlon, on se sent floué par la stratégie proposée. (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne)

Dans le sud de la province de Luxembourg, le fait que le centre de vaccination se situera à Marche-en-Famenne plutôt qu’à Arlon est très mal vécu. Une belle occasion pour les rivalités sous-régionales de revoir le jour.

En Belgique aussi,  se met en place. Ce sont les Régions qui ont pour compétence de l’organiser, sous réserve de livraison des doses de vaccin. Ce qui se fera via des centres «principaux», d’autres de «proximité», mais aussi par le biais d’équipes itinérantes. Leur répartition tenant notamment compte de la densité de population.

La (mauvaise) surprise a donc été de taille dans le sud de la province de Luxembourg, quand on a découvert que le centre principal se situerait à Marche-en-Famenne, soit à 80km du chef-lieu Arlon, et plus encore d’Aubange. «Arlon, c’est plus de 30.000 habitants. Et une proximité avec Aubange, qui en compte 17.000… soit autant que Marche!» ont fait remarquer plusieurs élus locaux, dont le député d’Attert Josy Arens (CDH).

Concrètement, le centre de Marche disposera de 10 lignes de vaccination, et ceux de Virton, Arlon et Libramont de deux lignes. «Il y a donc trois centres dans le sud et des lignes itinérantes, quatre», tempère le bourgmestre de Tintigny, Benoît Piedboeuf (MR). Qui estime, sur sa page Facebook, que «la répartition décidée par la Région wallonne est assez raisonnable compte tenu de la faible densité de population de notre province. Tenant compte aussi du fait que tous les professionnels de la santé seront vaccinés avant (4.000 à Vivalia par exemple), plus le personnel des maisons de repos, médecins et infirmiers, il ne devrait donc pas y avoir de retards conséquents compte tenu du fil d’approvisionnement.»

«Des visions nombrilistes étriquées»

Il fait aussi valoir la vaccination des frontaliers – très nombreux dans le sud – qui pourrait avoir lieu au Luxembourg. Ce qui n’est pas certain et semble même de plus en plus remis en cause.

En attendant, cette décision redonne du tonus aux rivalités sous-régionales. Départ d’administrations, de la Protection civile… le sud de la province se sent de plus en plus lésé, alors que son poids économique est important. «Nous devons au plus vite nous battre pour défendre notre région et le sud-Luxembourg», fait ainsi valoir l’échevin attertois Benoît Tassigny.

«On ne fera pas beaucoup avancer la province avec des visions nombrilistes étriquées», réplique Benoît Piedboeuf. Qui admet que placer un centre «principal» à Arlon n’aurait pas été incompréhensible, «mais on est plus dans le symbole que dans le fond».