«De la maison des céréales à la maison des plantes.» Pour leurs 101 ans, les Moulins de Kleinbettingen se refont une beauté. L’entreprise familiale luxembourgeoise a dévoilé à la presse, vendredi 16 septembre, sa nouvelle identité visuelle et un nouveau logo signé BetoCee. Avec lesquels elle veut mettre l’accent sur son tout aussi nouveau marché: celui de la «viande» à base de protéines végétales.
Son CEO, , . La production a maintenant commencé, depuis août 2022.
«La protéine en poudre entre dans la machine», détaille-t-il. Qui, grâce à la chaleur et la pression, «change la texture du produit pour qu’il ressemble à de la viande». Un processus appelé extrusion, «100% naturel», assure-t-il.

Le nouveau logo des Moulins de Kleinbettingen veut mettre en avant la plante. (Logos: Moulins de Kleinbettingen)
Un business B2B, dans un premier temps
La matière première peut aussi bien venir du soja que du blé ou de pommes de terre. Mais pour le moment, rien du Grand-Duché, admet Jean Muller. «Il faut extraire la protéine de la plante.» Mission pour laquelle il n’a pas trouvé d’acteur luxembourgeois. Le CEO préfère commencer par «développer le produit et voir s’il y a une demande». Dans un second temps, il s’imagine «voir avec les agriculteurs luxembourgeois pour créer une filière».
Il ne faut cependant pas s’attendre à trouver du «poulet végétal» des Moulins de Kleinbettingen en supermarché avant quelques années. Ces nouveaux produits s’adressent d’abord à une clientèle professionnelle: des producteurs de «viande» à qui les Moulins proposent par exemple de quoi remplir leurs hamburgers végétariens, ou des fabricants de tortellinis qui cherchent une alternative pour farcir les pâtes.
«Aujourd’hui, nous avons cinq clients avec lesquels nous développons des projets concrets et pour lesquels la production a commencé», affirme Jean Muller. Qui compte en parallèle une centaine de demandes. Elles viennent principalement «du nord et de l’est de l’Europe». Alors que les Moulins de Kleinbettingen réalisent habituellement 15% de leur chiffre d’affaires au Luxembourg. 80% des 85% restants se concentrent en France, Belgique et Allemagne.
L’usine s’accompagne d’un volet «recherche et développement». Les Moulins veulent permettre à des industriels de venir tester la possibilité d’extruder leurs protéines végétales.
20 à 25 créations de postes
Malgré la crise de l’énergie qui «nous met devant un challenge jamais connu», l’entreprise a investi 20 millions d’euros pour ce projet. Elle prévoit un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros en 2022. Concernant l’impact de ses produits végétaux sur ses résultats, pas d’objectif précis. «C’est un nouveau domaine que nous trouvons passionnant et qui va se développer.» Il cite une selon laquelle le marché des aliments d’origine végétale va atteindre 162 milliards de dollars en 2030, contre 29,4 milliards en 2020. «Si on ne les fait pas, ces produits seront quand même consommés au Luxembourg.»
L’effectif de 80 salariés a été gonflé d’une dizaine d’embauches. «D’une ligne de production, nous passerons à deux en début d’année prochaine. À moyen terme, nous devrions créer 20 à 25 emplois.»
Une nouvelle page de l’histoire de l’entreprise s’ouvre. Elle a démarré en 1704 avec le premier meunier de la famille, mais, officiellement, en 1921, quand l’arrière-grand-père de Jean Muller a racheté, avec ses frères, les Moulins de Kleinbettingen aux familles Fribourg et Wagner.