Fin 2026, le Luxembourg comptera 700.000 habitants et attirera 250.000 frontaliers. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/archives)

Fin 2026, le Luxembourg comptera 700.000 habitants et attirera 250.000 frontaliers. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/archives)

Le super cycle d’expansion économique entamé en 2013-2014 s’estompe. Mais la croissance restera suffisante pour favoriser la hausse de l’emploi, la baisse du chômage, l’équilibre des comptes publics et l’attrait du pays.

Les projections macroéconomiques à moyen terme que couvrent la période 2022-2026 et ont été arrêtées le 15 février dernier. Avant la crise ukrainienne donc, dont l’impact à moyen et long terme reste encore à déterminer. Ce à quoi s’attelle le Statec.

Ceci posé, l’Office statistique luxembourgeois s’attend après à un ralentissement de la croissance pour la période 2024-2026 aux alentours de 2,2%. Un ralentissement par rapport aux prévisions pour 2022 et 2023 qui s’explique par l’estompement de l’actuel effet de rattrapage économique. Des niveaux qui correspondent au rythme tendanciel de l’économie luxembourgeoise et qui marquent la fin d’un cycle économique d’expansion commencé dans la période 2013-2014 après la crise de l’euro, qui aura culminé en 2018-2019 et qui aura profité du soutien des politiques publiques face au Covid pour perdurer.

La croissance, tout comme la zone euro, sera portée par la consommation privée. Consommation qui ne puiserait que peu dans l’épargne accumulée. Consommation qui profitera à toutes les branches d’activité marchandes (industrie, construction, services aux personnes et aux entreprises). Et consommation qui n’alimentera pas l’inflation.

Le secteur financier sera, lui, moins dynamique, mais profitera de la normalisation des taux d’intérêt.

10.000 à 12.000 nouveaux emplois par an

D’ici à 2026, la Statec s’attend à la création de 70.000 emplois – soit 10.000 à 12.000 emplois créés par an – et à une augmentation de la population active résidente de 30.000 personnes. La moitié de ces nouveaux emplois seront occupés par des frontaliers dont le nombre passerait à 250.000. «Le taux d’emploi retrouverait les sommets de la fin des années 90 sans pourtant les dépasser. Il fléchirait en fin de période en raison du ralentissement des créations d’emplois», détaille le Statec. Une dynamique favorable au taux de chômage que le Statec voit revenir à ses niveaux d’avant-crise financière, soit aux alentours de 4%.

Surfant sur cette dynamique, fin 2026, le Luxembourg hébergerait 700.000 habitants.

Les finances publiques continueront à rester en équilibre, dégageant même un léger excédent. «À politique inchangée», précise le Statec.

«Côté recettes, les finances publiques profiteraient du dynamisme du marché du travail, alimentant les impôts payés par les ménages et les cotisations sociales. Aucun risque, ni négatif ni positif, résultant de l’harmonisation fiscale internationale du côté des sociétés multinationales n’a été incorporé dans cette projection», détaille le Statec. Pour ce qui est des dépenses, elles devraient progresser de l’ordre de 4% en fin de période, portée par la hausse des prestations sociales, de l’investissement et des frais de fonctionnement.