Christine Lagarde pense que l’inflation française (à 3,2%) est en bonne situation par rapport à la moyenne européenne, qui est à 5%. (Photo: Parlement européen)

Christine Lagarde pense que l’inflation française (à 3,2%) est en bonne situation par rapport à la moyenne européenne, qui est à 5%. (Photo: Parlement européen)

Interrogée sur France Inter jeudi 20 janvier, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) a exprimé son avis sur la croissance française, l’inflation en Europe et le discours d’Emmanuel Macron au Parlement européen.  

Interrogée sur la politique monétaire européenne en 2022 et la croissance française par les journalistes sur France Inter, Christine Lagarde se rallie à l’ensemble des économistes pour dire que l’inflation en Europe «va se stabiliser au cours de 2022, puis baisser graduellement, mais moins que ce que l’on pensait tous. On s’attend à une inflation pour l’Europe en 2022 à 3,22% sur l’ensemble de l’année.» Ce chiffre est aujourd’hui déjà celui de la moyenne inflationniste française, laquelle connaît une inflation inférieure à celle de l’Europe (qui était à 5% en décembre 2021) et devrait donc encore baisser en 2022 et 2023. Selon Christine Lagarde, l’inflation en Europe serait «moins influencée par le prix du pétrole que celui du gaz», à cause des tensions géopolitiques et des catastrophes climatiques «qui ont un effet sur le prix de l’électricité». L’objectif est d’être à 2% dans un ou deux ans.

Le ‘quoi qu’il en coûte’ a bien servi et a permis d’éviter une crise plus considérable. Maintenant, il faut décrocher.
Christine Lagarde

Christine LagardeprésidenteBanque centrale européenne

Pour y faire face, Christine Lagarde n’envisage pas de remonter les taux dès maintenant, car «en politique monétaire, on ne peut pas agir dans l’immédiateté. Si aujourd’hui je remonte les taux d’intérêt, cela aura un effet dans six à neuf mois et risque de freiner la croissance. Je souhaite que la politique monétaire soit un amortisseur de crise, pas un frein à la croissance.» Ancienne ministre de l’Économie de l’Hexagone, elle s’est aussi positionnée en faveur de l’arrêt des plans d’aide budgétaires en France, puisque la croissance y est «solide et importante», en déclarant que «le ‘quoi qu’il en coûte’ a bien servi et a permis d’éviter une crise plus considérable. Maintenant, il faut décrocher.» En revanche, elle se positionne en faveur des plans de relance qui ont été soumis à l’échelle européenne, plaidant pour que les réformes structurelles y soient appliquées «avec beaucoup de discipline».

Enfin, sur le discours d’Emmanuel Macron au Parlement européen prononcé la veille de cet entretien, au cours duquel le président de la République française a abordé des thèmes franco-français, la présidente de la BCE exprime sa déception. «Je regrette que son discours ait ressemblé un peu plus à l’Assemblée nationale qu’au Parlement européen. Que le débat national se soit transporté à Strasbourg, qui est certes en France, mais qui est une ville européenne dans sa finalité.»