Deux tiers des 375.000 jeunes découragés de réserver un lieu de fête sur Airbnb sont des utilisateurs français. (Photo: Shutterstock)

Deux tiers des 375.000 jeunes découragés de réserver un lieu de fête sur Airbnb sont des utilisateurs français. (Photo: Shutterstock)

Confronté à la recrudescence de soirées «sauvages» dans des locations de courte durée, sur fond de restrictions liées au Covid, Airbnb a testé un dispositif de blocage ou de redirection de jeunes utilisateurs. Un an après, 375.000 personnes de trois pays différents ont été «bloquées», selon le site de location.

Faute de statistiques véritablement européennes, la France est un des trois pays où Airbnb a testé un nouveau dispositif de réservation depuis août 2020 qui a vu le plus d’utilisateurs recalés. «Dans toute la France, plus de 240.000 personnes ont été bloquées; au Royaume-Uni, près de 84.000 personnes ont été arrêtées, et en Espagne, près de 50.000 personnes ont été empêchées de faire une réservation», dit la société américaine, .

Airbnb soupçonnait ces personnes de réserver un hébergement pour y donner une «grande» fête – il faut s’entendre sur la notion – au grand dam des voisins, souvent effarés des débordements.

Le dispositif avait été introduit il y a un an après des expérimentations concluantes aux États-Unis et au Canada. À Los Angeles, 15.000 réservations avaient été annulées pour cette raison en 2019.

Pas vraiment besoin de technologie, le concept est assez simple: les clients de ces trois pays âgés de moins de 25 ans et n’ayant pas au moins trois avis positifs sur la plateforme ne pouvaient pas réserver d’hébergement entier près de chez eux. Les moins de 25 ans peuvent toujours réserver plus loin de chez eux ou des chambres d’hôtel.

Une ligne d’assistance aux voisins

En 2019, Airbnb avait déjà interdit toutes les fêtes et événements non autorisés dans les annonces Airbnb dans le monde, et a depuis temporairement désactivé le filtre de recherche «convivial pour les événements» de la plateforme. En réponse à la pandémie, Airbnb a aussi renforcé ses politiques visant à interdire les rassemblements qui violent les mandats de santé publique.

0,03% des séjours donnaient lieu à une réclamation au titre de la garantie «hôte», indiquait Airbnb en 2020 au moment du lancement de cette restriction. Le dispositif n’a pas empêché toutes les fêtes sauvages: selon deux médias français, en février, les gendarmes du Morbihan, en France, ont ainsi verbalisé 74 jeunes et arrêté 15 autres qui s’étaient donné rendez-vous dans un gite loué sur le site; en juin, près de Strasbourg, 200 jeunes avaient festoyé sans limites dans un logement pour huit personnes.

En plus de cette restriction, la plateforme a lancé, mardi, sa  dans 27 pays à travers le monde, plus récemment en Italie, en Allemagne, en Autriche et en Suisse.