Une seule taxe touristique Airbnb existe au Luxembourg. À Mamer. Mais en six mois, elle n’a rien rapporté à la commune. (Photo: Shutterstock)

Une seule taxe touristique Airbnb existe au Luxembourg. À Mamer. Mais en six mois, elle n’a rien rapporté à la commune. (Photo: Shutterstock)

Les hôtes d’Airbnb n’ont acquitté aucune taxe «locale» au Luxembourg pour les dix premiers mois de l’année 2019. Ce qui peut surprendre puisque Mamer a été la première commune du pays à voter une taxe pour ce type d’hébergement.

«Nous n’avons actuellement pas d’accord sur une taxe de séjour avec le Luxembourg, donc nous n’avons pas de données à vous communiquer», explique le responsable des affaires publiques d’Airbnb, Bernard D’heygere, contacté par Paperjam, au lendemain de la publication par le géant américain du chiffre de 2 milliards de dollars collectés à ce titre l’an dernier à l’échelle de la planète. «Mais nous sommes toujours ouverts aux discussions avec les gouvernements sur les règles à suivre et pour aider nos hôtes à s’acquitter leur part équitable de taxes.»

La taxe, lancée en juillet à Mamer, n’a en tout cas rien rapporté aux caisses communales de la part des particuliers. «Nous n’avons en effet enregistré aucune déclaration», confirme à Paperjam le bourgmestre de la commune, Gilles Roth (CSV). «Ce que nous souhaitons, c’est que les locataires rendent à la commune une ‘feuille d’hébergement’ comme doit le faire le motel qui se trouve sur le territoire communal. Celle-ci renseigne le nombre de nuitées, de personnes…»

Personne ne le fait. Et le bourgmestre pense savoir pourquoi. «La plupart des gens qui louent des chambres se trouvent dans des zones d’habitation où cela est interdit, les zones Hab 1 et Hab 2», dit-il. Mais en omettant de déclarer leur location, elles se trouvent dans une situation de double infraction. «D’une part car elles ne paient pas une taxe qui est due, d’autre part car elles sont en infraction avec la législation sur l’aménagement du territoire», poursuit le bourgmestre. Qui compte bien à nouveau sensibiliser ses administrés, car «beaucoup ignorent sans doute l’existence de cette taxe, même si elle figure sur le site internet communal».

Des contrôles à venir

En tout cas, les services communaux vont reprendre le contrôle. Car si personne ne déclare des nuitées Airbnb à Mamer, le site internet de l’intermédiaire américain de location en propose pourtant régulièrement.  

Dans un post, la société expliquait en fin de semaine dernière qu’en France, elle «transmet également à l’ensemble des communes ayant instauré une taxe de séjour des informations détaillées» sur l’ensemble des séjours effectués sur leur territoire avec Airbnb en 2019, incluant notamment le nombre de voyageurs, le montant des réservations effectuées et l’adresse des hébergements. Ces données permettront notamment aux communes d’avoir une meilleure compréhension de l’activité touristique générée via Airbnb et de l’offre d’hébergement touristique sur leur territoire.»

Les petites communes y gagnent

La société Airbnb a reversé, fin décembre, 58 millions d’euros de taxe de séjour – plus du double de l’année précédente (24 millions). Les trois villes qui ont le plus reçu sont Paris (15,3 millions), Marseille (2,3) et Nice (1,8).

Surtout, note-t-elle, les villes de moins de 3.500 habitants trouvent là de nouvelles ressources financières: plus de 10,5 millions leur ont été versés, contre 3,2 millions d’euros un an plus tôt.

Alors que 7.000 communes disposent d’hébergements de type hôtelier, 28.000 communes françaises ont au moins une annonce sur Airbnb.

Au total, Airbnb a versé 2 milliards de dollars en taxes de séjour et taxes touristiques dans le monde ces quatre dernières années et compte plus de 400 accords avec des autorités locales, régionales ou gouvernementales.