Cargolux a presque doublé son bénéfice net en 2021 et enregistre un nouveau record. (Photo: Sebastien Goossens/SG9/archives)

Cargolux a presque doublé son bénéfice net en 2021 et enregistre un nouveau record. (Photo: Sebastien Goossens/SG9/archives)

Une demande mondiale forte, liée à la fois au Covid et à la reprise économique, face à un manque de moyens logistiques pour y répondre, a de nouveau boosté le fret aérien en 2021. Cargolux a quasiment doublé son résultat net par rapport à 2020, où elle enregistrait déjà un record.

Il s’agit de sa «meilleure année jamais enregistrée», écrit Cargolux dans un communiqué de presse. La compagnie aérienne cargo luxembourgeoise a réalisé un bénéfice net de 1,3 milliard de dollars en 2021, c’est-à-dire 1,23 milliard d’euros. Un résultat toujours plus haut . Le bénéfice était alors passé de 20 millions d’euros en 2019 à 637 millions en 2020. Avant cela, sa meilleure année était 2018, où le bénéfice s’élevait à 211,2 millions d’euros.

Le chiffre d’affaires atteint 4,16 milliards d’euros (4,4 milliards de dollars), en hausse de 39,6% en un an (3,171 milliards de dollars en 2020, 3 milliards en euros). Le bénéfice avant intérêts et impôts (EBIT) atteint quant à lui 1,62 milliard d’euros (+73%) et celui avant impôt 1,61 milliard d’euros (+94%).

Des volumes de pointe… toute l’année

«La dynamique du marché en 2021 a continué d’être fortement influencée par la pandémie et ses répercussions», explique Cargolux. Soit une «demande forte» face à une «pénurie de capacité».

«Les problèmes sur la chaîne d’approvisionnement mondiale, les contraintes de capacité du fret maritime et la disponibilité limitée des soutes ont entraîné une demande soutenue de services de fret aérien avec des volumes proches de la production de la saison de pointe tout au long de l’année», détaille-t-elle. Résultat, «une augmentation du tonnage et des rendements plus élevés» pour la compagnie luxembourgeoise. «Cela a permis de renforcer davantage le bilan du groupe, notamment dans la constitution de ses réserves de trésorerie.»

Une année difficile sur le plan opérationnel

Revers de la réussite financière, «2021 a été plus difficile que 2020 sur le plan opérationnel», admet l’entreprise. Elle cite les mesures de quarantaine dans divers pays, menant parfois au confinement de l’équipage dans des hôtels, le «manque de personnel qualifié et d’infrastructures, en particulier aux États-Unis», le tout aggravé par «des entrepôts pleins et une pénurie de services de camionnage». Sans parler du blocage temporaire du canal de Suez qui a poussé davantage de clients vers le fret aérien pour leurs expéditions.

Cela toujours avec une flotte égale à celle de 2020, avec 30 avions: 16 Boeing 747-400 cargos (10 B747-400F et 6 B747-400ERF) et 14 Boeing 747-8 cargos.

La société perd cependant une place dans le classement des principaux transporteurs de fret de l’IATA (sur la base des tonnes-kilomètres de fret international régulier parcourues) et arrive cinquième. Elle emploie environ 2.500 personnes dans plus de 50 pays. Son réseau couvre «plus de 75 destinations sur des vols réguliers tout cargo».

L’impact de la guerre en Ukraine sur 2022

Pour la suite, «les chaînes d’approvisionnement mondiales continuent de subir des tensions considérables, probablement encore plus qu’en 2021, et la capacité ne devrait pas retrouver ses niveaux d’avant la pandémie dans les mois à venir», prévoit Cargolux. «Les restrictions sanitaires, les fermetures de frontières et les confinements sont toujours répandus en dehors de l’Union européenne, en particulier en Asie, le moteur de la production mondiale.»

La guerre en Ukraine a aussi son impact. «L’immobilisation des transporteurs russes a encore réduit la capacité disponible tout en augmentant les coûts pour les compagnies aériennes en raison de l’allongement des temps de vol vers et depuis l’Asie, car l’utilisation de l’espace aérien russe n’est plus disponible. De plus, le prix du carburéacteur est devenu extrêmement volatil et nettement plus élevé.»

En parallèle, la compagnie annonce avoir «commencé à utiliser du ». Elle compte investir jusqu’à 94,73 millions d’euros «au cours des prochaines années» pour son développement.