La demande de matériel sanitaire a fait bondir le bénéfice de Cargolux en 2020. (Photo: Edouard Olszewski/archives Paperjam)

La demande de matériel sanitaire a fait bondir le bénéfice de Cargolux en 2020. (Photo: Edouard Olszewski/archives Paperjam)

Après une année 2019 difficile, avec un bénéfice net de 20 millions d’euros, Cargolux enregistre cette fois un bénéfice de… 637 millions d’euros. Un record évidemment porté par la crise sanitaire et la demande en matériel médical. 

Cargolux peut être considérée comme une grande gagnante de la crise sanitaire. L’année dernière, la compagnie aérienne luxembourgeoise spécialisée dans le fret a engrangé un bénéfice net après impôts de 637 millions d’euros, avec une marge d’exploitation de 31,3%. 

Pour mieux apprécier ce bénéfice record, il faut se souvenir qu’en 2018, Cargolux avait affiché les meilleurs résultats de son histoire avec . L’entreprise fait donc plus que trois fois mieux que lors de sa meilleure année. En 2019 par contre,  s’était effondré à 20 millions d’euros.

Le  chiffre d’affaires a été de 3,171 milliards de dollars (2,62 milliards d’euros) en 2020 contre  2,26 milliards de dollars (1,87 milliard d’euros) en 2019. La marge d’exploitation passe de 5,1% à 31,3% en un an.  Au niveau du détail du fret, Cargolux a augmenté ses ventes de 9,7% avec 1.107.071 tonnes de fret vendues.

Les résultats financiers de 2020 sont donc la cerise sur le gâteau pour la compagnie aérienne qui fête ses 50 ans et qui a déménagé dans son nouveau quartier général en juillet dernier.

La crise sanitaire a fait exploser la demande de fret aérien

Les résultats exceptionnels de Cargolux s’expliquent par la demande importante en matériel en lien avec la crise sanitaire. «Nous avons connu une demande sans précédent pour le transport d’équipements de protection individuelle (EPI) ainsi que pour d’autres produits dont le transport aérien est devenu indispensable pour maintenir les lignes logistiques intactes. Cargolux a joué un rôle-clé dans la livraison de fournitures essentielles tout au long de la crise du Covid-19, en comblant le vide laissé par les avions de passagers immobilisés au sol et en maintenant les chaînes d’approvisionnement en mouvement. Cargolux a continuellement navigué sur les restrictions changeantes dans le monde entier pour répondre à la demande du marché», explique la compagnie aérienne. 

Les liaisons de Cargolux, notamment vers la Chine, où , quatrième aéroport de fret le plus fréquenté de Chine et le 24e aéroport le plus fréquenté du monde, ont permis à la société de tirer profit de la forte demande mondiale en matériel sanitaire et médical pour gagner des places sur le marché du fret aérien. En un an, Cargolux est passée de la 7e place dans le classement de l’IATA des 25 premiers transporteurs internationaux de fret réguliers au monde à la 4e place. 

Pour rappel, en 2019, Cargolux s’attendait à une période difficile en raison des turbulences importantes dans le marché mondial du fret, surtout marquée par des problèmes de surcapacité, un ralentissement du marché, les conflits commerciaux internationaux et les incertitudes liées à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Fin décembre 2020, la flotte de Cargolux se composait de 30 avions répartis entre 16 Boeing 747-400 cargo (10 Boeing B747-400F et 6 Boeing B747-400ERF) et 14 Boeing 747-8 cargo.

Christianne Wickler remplace Paul Helminger

À l’occasion de la présentation des résultats, a été nommée au poste de présidente du conseil d’administration. Un siège vacant depuis . Elle devient ainsi la première femme à occuper ce poste au sein de la compagnie aérienne.

Pour rappel,  a développé le Pall Center, un commerce «anti-morosité» et proche des gens, étendard d’un groupe de supermarchés et d’épiceries qu’elle dirige de main de maître depuis 38 ans. Cofondatrice du collectif citoyen 5vir12, elle touche à la politique en se présentant, en 2013, aux élections législatives sur la liste déi Gréng, au Nord. Elle devient députée à la faveur de l’entrée des écologistes dans le gouvernement. Mais six mois après avoir prêté serment et avoir mené de concert sa vie de mère de famille, sa vie de cheffe d’entreprise hyperactive et sa carrière politique, elle renonce à sa fonction pour se consacrer à son groupe, qui emploie plus de 300 personnes.