Dans la grande famille des obligations durables, ce sont les obligations vertes qui continuent de dominer, avec un encours cumulé de 1.600 milliards de dollars et une levée de fonds de 522,7 milliards en 2021. (Photo: Shutterstock)

Dans la grande famille des obligations durables, ce sont les obligations vertes qui continuent de dominer, avec un encours cumulé de 1.600 milliards de dollars et une levée de fonds de 522,7 milliards en 2021. (Photo: Shutterstock)

L’encours de la dette durable dans le monde a atteint 2.800 milliards de dollars selon Climate Bonds Initiative. Le marché a été porté tout à la fois par la prise de conscience de la nécessité d’accélérer la transition vers une économie durable et par les conditions de marché de sortie de pandémie.

Climate Bonds Initiative est une organisation internationale qui s’est donné pour mission de mobiliser des capitaux mondiaux pour l’action climatique. La Bourse de Luxembourg ainsi que le Luxembourg Green Exchange figurent parmi les partenaires.

Parmi ses actions, il y a la publication d’une étude annuelle consacrée à l’état du marché de la dette durable, le Sustainable Debt Global State of the Market, qui en est à sa onzième édition. Cette a été étendue et traite, en plus des traditionnelles obligations vertes, sociales et durables, des obligations de transition et des obligations liées à la durabilité. Ces dernières – les petites nouvelles des instruments de dette durable – ne sont pas destinées à financer des infrastructures, mais à financer la stratégie de durabilité d’un émetteur.

Selon Climate Bonds Initiative, le marché de la dette durable ainsi défini a atteint 2.800 milliards de dollars répartis dans un peu plus de 16.000 instruments de dettes. Le marché a bénéficié des inquiétudes liées à l’inflation post-pandémique et au calendrier de retrait du soutien des banques centrales. «Les émetteurs se sont pressés sur le marché pour émettre ou se refinancer aux faibles taux en vigueur, et le marché de la dette durable a continué à prospérer», détaille Climate Bonds Initiative.

1.600 milliards d’obligations vertes

Les obligations vertes se taillent la part du lion avec un encours cumulé de 1.600 milliards de dollars. Un montant en progression de 46% par rapport à 2020 et ses 750,5 milliards de dollars. Sur l’année, le volume d’émission a pour la première fois de l’histoire franchie la barre des 500 milliards de dollars à 522,7 milliards (+75% par rapport à 2020) et pèse pour 49% du marché.

73% de ces émissions obligataires ont été émises sur les marchés des pays développés, contre 21% émanant des pays en voie de développement et 4% dus à des émetteurs supranationaux. À elle seule, l’Europe représente 50% des émissions. Les États-Unis ont été le pays le plus actif avec 81,9 milliards d’émissions (+63%) pour un total d’encours cumulé de 304 milliards de dollars. La Chine a, pour sa part, émis pour 68,1 milliards d’obligations vertes.

L’utilisation de ces fonds est majoritairement allée dans les secteurs de l’énergie, des bâtiments et des transports qui, à eux trois, ont pesé pour 81% des financements.

Les obligations thématiques de développement durable continuent de se développer. Elles ont atteint le montant record de 192,9 milliards de dollars d’émissions en 2021 (+19%), contribuant ainsi à 18% du volume total des émissions d’obligations à caractère durable sur l’année.

Ce segment a été animé par la Banque mondiale qui, à elle seule, a émis pour 41,6 milliards de dollars. Les émissions supranationales ont représenté 49% des montants pour 2021.

L’encours cumulé des obligations atteint 520,5 milliards de dollars.

Les obligations sociales explosent

L’encours cumulé des obligations sociales atteint 538,8 milliards de dollars. En 2021, ce thème d’investissement a récolté 223,3 milliards de dollars. Soit une baisse de 13% par rapport à 2020. Une normalisation pour un secteur qui a explosé avec la crise du Covid. L’Europe a représenté 46% des sommes émises d’un marché dominé par les émetteurs souverains. La France à elle seule a lancé pour 77,5 milliards d’obligations sociales.

Cette année, Climate Bonds Initiative a ajouté dans son rapport deux nouvelles catégories: les obligations de transition et les obligations liées à la durabilité.

L’idée est de mettre l’accent sur le financement de la transition.

Les obligations liées à la durabilité servent à financer la stratégie de durabilité d’un émetteur.

C’est le segment le plus dynamique de 2021. Les émissions ont atteint 118,8 milliards de dollars, en hausse de 941%. Les encours cumulés atteignent 135 milliards de dollars.

Les entreprises non financières sont à l’origine de 89,5% des émissions en 2021. L’Europe a constitué le plus gros marché avec pour 67,8 milliards d’obligations émises – soit une part de marché de 55,7% – suivie par la région Asie-Pacifique (21,2% de parts de marché).

Le marché des obligations de transition est encore relativement nouveau et a continué à se développer, avec 13 obligations provenant de dix émetteurs, pour un montant de 4,4 milliards de dollars en 2021.