Thierry Raizer, rédacteur en chef de Paperjam. (Photo: Maison Moderne)

Thierry Raizer, rédacteur en chef de Paperjam. (Photo: Maison Moderne)

Deux ans après le début de la pandémie, les couleurs ukrainiennes projetées sur les bâtiments publics ont succédé aux applau­dissements en guise de remerciement au personnel soignant. Les victimes et réfugiés de cette guerre immonde ont pris la place médiatique des «héros du quotidien» qui étaient salués par toute la classe politique. Deux ans et deux crises qui révèlent à la fois la soli­darité et le «zapping» permanent de notre société, dont le cœur bat au rythme de l’émotion suscitée par l’actualité du moment.

Deux crises aux origines diverses, qui partagent le funeste point commun de toucher de nombreuses victimes, directes et indirectes. La pandémie et l’invasion russe en Ukraine prouvent, une fois de plus, la capacité, appréciée, des citoyens à se mobiliser pour venir en aide à leur prochain. Mais ces deux crises montrent combien des signes avant-coureurs d’une catastrophe sont niés par l’intelligence collective. Comme si notre cerveau péchait par excès d’opti­misme. Allons-nous attendre justement deux ans supplémentaires, jusqu’à la prochaine catastrophe de grande ampleur, climatique cette fois?

La lutte contre le Covid-19 a relancé le débat sur l’organisation de l’économie mondiale et du secteur de la santé. La guerre en Ukraine, dont les conséquences économiques seront certainement d’une échelle plus importante, a pour effet collatéral d’accélérer de nouvelles réflexions sur la stratégie et la place de l’industrie dans l’Union européenne et sur son indépendance énergétique, en privilégiant les énergies renouvelables.

Les couleurs ukrainiennes projetées sur les bâtiments publics ont succédé aux applau­dissements en guise de remerciement au personnel soignant
Thierry Raizer

Thierry Raizerrédacteur en chefPaperjam

Outre les responsables publics, les en­treprises devront prendre leur part dans le renforcement de cette Union qui se veut souveraine et mieux armée. Tantôt vilipen­dée quand il s’agit de définir la taille des concombres, tantôt saluée comme une garante de la paix depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, voici donc l’UE brandie comme porteuse d’espoir de jours meilleurs. Gageons qu’elle fasse l’objet d’un véritable débat de fond lors des prochaines élections au Luxembourg, terre europhile par essence.

Dans notre monde «multipolaire», le pays pourrait, s’il s’en donne les moyens, figurer parmi les champions de secteurs d’une économie qui combine haute technologie et développement durable. Et devenir un peu plus autonome, un peu plus «sobre», pour paraphraser le ministre de l’Économie, Franz Fayot, qui estimait sur paperjam.lu qu’une consommation plus raisonnable des ressources fait partie de l’équation. D’ici là, le vent du changement doit idéa­lement (et rapidement) nous porter vers de nouvelles approches systémiques pour éviter un désastre climatique. À chacun de réfléchir, d’agir ou encore d’innover à sa façon, pour faire en sorte que ce vent ne tourne pas à l’orage.

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de  parue le 30 mars 2022. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.

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