Ferrari 330 P4: 100 millions de dollars, c’est l’estimation actuelle de la rarissime Ferrari 330 P4. Cette somme en fait la voiture de collection la plus chère du monde. (Photo: Shutterstock)

Ferrari 330 P4: 100 millions de dollars, c’est l’estimation actuelle de la rarissime Ferrari 330 P4. Cette somme en fait la voiture de collection la plus chère du monde. (Photo: Shutterstock)

Pour un public fortuné et passionné, les voitures de collection constituent souvent un achat plaisir. Toutefois, acquises dans une logique d’investissement, elles peuvent offrir des rendements très intéressants… pour peu qu’on soit bien conseillé.

Comment combiner plaisir et investissement? Pour les personnes qui disposent des fonds suffisants, les produits susceptibles de fournir ce double avantage à leurs acquéreurs ne sont pas si nombreux. À côté d’une certaine catégorie d’immobilier et des grands vins, on trouve aussi les voitures de collection. Ce marché de niche, peu connu du grand public, tend à se développer dans les pays disposant d’une forte tradition automobile… ou d’une population aux revenus particulièrement élevés. 

Mais comment distingue-t-on une voiture de collection d’un simple ancêtre? «La voiture de collection peut être à peu près neuve, son âge n’est donc pas déterminant, explique un expert en voitures de collection de Barnes Luxembourg, société spécialisée dans l’immobilier et les placements haut de gamme, qui s’est installée l’an dernier à Luxembourg. Ce qui compte, c’est qu’il s’agisse d’un véhicule d’exception pour différentes raisons: peu d’exemplaires produits, voiture mythique, véhicule qui a performé en compétition et qui a été conduit par de grands pilotes… La rareté et l’histoire de la voiture sont deux facteurs-clés.»

Une collection cohérente

Pour de nombreux acheteurs qui font appel aux services de Barnes, il s’agit d’abord de se faire plaisir. «Certains veulent une voiture d’exception qu’ils comptent faire rouler. D’autres veulent seulement l’exposer et ne souhaitent pas l’emmener sur route. Dans ce dernier cas, on peut vraiment s’amuser en allant chercher des voitures de compétition, non homologuées pour la route, comme des Formule 1 par exemple, précise l’expert de Barnes Luxembourg. Ce qui m’importe quand un collectionneur fait appel à nos services, c’est de le conseiller de façon à ce que sa collection conserve une certaine cohérence. Certains acheteurs ont en effet tendance à se disperser…»

Dans ce secteur, comme dans d’autres, les modes fluctuent au fil des générations. La Formule 1 historique est, par exemple, une grosse tendance en ce moment. C’est aussi le cas des véhicules des années 80, dont les volumes cubiques rebutaient pourtant bien des amateurs il y a encore quelques années. 

Pour investir, il faut être bien conseillé

Mais la voiture de collection intéresse aussi une seconde catégorie d’acheteurs: les investisseurs. Alléchés par les montants mirobolants atteints par la vente de certains véhicules, ils acquièrent des voitures de collection dans le but de réaliser une plus-value financière dans quelques années. Mais cette stratégie est-elle vraiment intéressante? La voiture de collection peut-elle effectivement rapporter gros? «Tout à fait, et les exemples sont nombreux, estime l’expert de Barnes Luxembourg. Une Mercedes CLK GTR des années 90, par exemple, se vendait 1,5 million d’euros il y a quelques années. Aujourd’hui, il faut débourser 15 millions d’euros pour l’acquérir. En termes de rendement, c’est donc pour le moins intéressant. Surtout pour des investisseurs en quête de diversification.» Il s’agit toutefois de se faire conseiller pour ne pas jeter son dévolu sur un véhicule qui, pour une raison ou pour une autre, n’a pas la valeur escomptée. «Les investisseurs connaissent bien moins le monde de l’automobile que celui de l’immobilier, par exemple», justifie-t-on du côté de Barnes Luxembourg.

Dans une logique d’investissement, quel que soit le produit, la clé consiste toujours à savoir quand acheter et quand revendre. Comment, dès lors, identifier aujourd’hui les véhicules qui se revendront demain à prix d’or? «À chaque changement de génération, on constate que les goûts changent. Des voitures qui suscitaient peu d’intérêt hier peuvent devenir des «must-have», car elles rappellent des souvenirs aux acheteurs qui sont devenus assez fortunés pour les acquérir, détaille l’expert. Mais un soudain intérêt médiatique ou l’apparition d’un véhicule lors d’une course, par exemple, peuvent aussi faire monter les prix.» Quant au temps nécessaire pour faire fructifier son investissement, il faut au minimum compter trois à quatre ans. 

Reste à voir comment évoluera ce secteur, alors que le monde de l’automobile a bien changé. «Les voitures actuelles ne pourront jamais se conserver aussi bien et aussi longtemps que celles produites jusqu’aux années 90. Elles ne peuvent pas être réparées et sont bourrées d’électronique. Mais cela donnera peut-être encore plus de valeur aux voitures de collection», conclut l’expert. 

Et pour les voitures classiques?

Parmi les voitures de collection, il existe également la catégorie dite classique. Ces véhicules d’une autre époque, à l’allure rétro, sont toujours autant plébiscités par les amoureux de la mécanique. Mais comment classer un véhicule du type classique? Selon la SNCA (Société nationale de circulation automobile), pour classer un véhicule routier en tant que véhicule classique il faut que la date de la première mise en service remonte à au moins 30 ans, que le type de véhicule ne soit plus produit, et qu’il soit maintenu dans son état d’origine, sans qu’une modification essentielle n’ait été apportée à ses composants principaux ou à l’aspect tant externe qu’interne, car le véhicule doit pouvoir être considéré comme faisant partie du patrimoine culturel automobile.

Cet article a été rédigé pour le supplément , paru le 27 novembre avec .

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