Angela Merkel a reçu Theresa May mercredi à Berlin, à la veille du sommet européen dédié au Brexit. (Photo: Twitter/Theresa May/Capture d’écran)

Angela Merkel a reçu Theresa May mercredi à Berlin, à la veille du sommet européen dédié au Brexit. (Photo: Twitter/Theresa May/Capture d’écran)

Les dirigeants européens se retrouvent ce mercredi soir à Bruxelles pour une réunion extraordinaire consacrée au Brexit, dont le report prolongé ne fait plus guère de doute. Reste à en définir les modalités.

«Comme vous le savez, avec le Brexit, il n’y a pas de solution facile.» Un brin résigné, mais tout de même déterminé à trouver une solution à ce feuilleton tragico-politique, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a fait part de son opinion et de ses propositions qu’il présidera ce soir à Bruxelles.

Les 27 chefs d’État et de gouvernement se retrouvent en effet pour une réunion extraordinaire dédiée au Brexit en raison des rejets successifs émis par les députés britanniques vis-à-vis de l’accord de sortie du Royaume-Uni, négocié entre l’UE et le gouvernement britannique et finalisé en novembre dernier.

Face à ce statu quo, l’objectif des 27 sera de définir un report aussi ordonné que possible. Et donc de formuler une réponse acceptable par tous à la demande de la Première ministre britannique, Theresa May: repousser le Brexit au 30 juin prochain.

Un délai qui, cette fois, a reçu l’approbation d’une majorité de députés britanniques qui se sont prononcés en sa faveur mardi soir.

Ces dernières heures, Theresa May a entamé une mini-tournée européenne pour rencontrer la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président de la République française, Emmanuel Macron, pour les convaincre du bien-fondé d’un report, qui permettrait une sortie «ordonnée» plutôt qu’un «no deal».

Ce dernier scénario était théoriquement prévu par les dirigeants européens pour ce vendredi 12 avril si les députés britanniques n’avaient pas validé l’accord de sortie.

Pour une solution «flexible»

Mais le sommet de ce soir doit déboucher sur un nouveau calendrier pour éviter un «no deal» qui ne serait profitable pour aucune partie. À défaut de pouvoir faire avancer ce dossier en mettant la pression sur les députés britanniques, l’UE s’apprête donc à tester la voie de la concession.

Le président du Conseil européen se montre favorable à l’idée d’une prolongation «flexible» du Brexit jusqu’à un an. Le temps pour les Britanniques de régler leurs questions politiques en interne.

Les Britanniques pourraient sortir lorsqu’ils sont prêts, cette solution permettrait de donner plus de prédictibilité à la sortie et d’éviter les dates butoirs synonymes de pression accrue, résume en substance Donald Tusk.

«Nous pensons bien entendu à une extension appropriée de la date limite et aussi à une prolongation plus longue, mais elles doivent être assorties de conditions très strictes», a déclaré le chef de la diplomatie allemande, Michael Roth, mardi, selon Les Échos.

Emmanuel Macron se veut, quant à lui, le partisan d’une ligne moins flexible. Et veut limiter tout report à des conditions très strictes.

À quelques semaines des élections européennes, la réunion de ce soir devra trancher sur le point important de l’organisation – ou non – d’un scrutin au Royaume-Uni.

À 18h, leaders européens auront un échange avec le résident du Parlement européen, Antonio Tajani, avant de recevoir Theresa May. Les 27 se retrouveront ensuite pour dîner… et décider de la suite à donner au Brexit.