Emblème du rêve américain, Marilyn Monroe a inspiré une série d’œuvres de Warhol. (Photo: Maison Moderne)

Emblème du rêve américain, Marilyn Monroe a inspiré une série d’œuvres de Warhol. (Photo: Maison Moderne)

Des affiches publicitaires aux célébrités, en passant par les produits de consommation: la griffe intemporelle du pape du pop art s’expose en ce moment à Liège.

Cela fait déjà 33 ans qu’Andy Warhol nous a quittés, mais pourtant, ses œuvres demeurent un miroir du rêve américain, et cela sans la moindre ride. L’exposition «Warhol, The American Dream Factory» le démontre, avec un parcours qui plonge les visiteurs dans l’atelier new-yorkais du pape du pop art, la Factory, où l’artiste a d’abord accueilli les visages de la contre-culture, avant de laisser la place à la jet-set, suite à une tentative d’assassinat en 1968, qui marque durablement l’artiste.

«Acheter est plus américain que penser», déclare-t-il, alors qu’il passe de la représentation à la production de produits de consommation, avec les portraits commandés par des personnalités d’Hollywood, mais aussi des clients moins connus pour qui posséder ce tableau est un «must have». Ils n’en sont pas moins aisés, puisqu’il faut compter à l’époque 25.000 dollars pour la toile originale.

Des 50’s aux 80’s

L’exposition contextualise avec soin les quatre décennies de la carrière de Warhol et ses sources d’inspiration. De ses débuts en tant qu’illustrateur publicitaire dans les années 50, où il se met au service du rêve américain, aux années 60, où il se nourrit du rêve américain à travers ses peintures de produits de consommation, comme les célèbres boîtes de soupe Campbell’s ou celles de savon Brillo, l’artiste recourt à tous les moyens de production pour développer son rêve artistique.

Il passe de la peinture au cinéma, puis développe ses titres de presse, ses livres, ses magazines, et même ses émissions de télévision dans une entreprise artistico-commerciale inédite à l’époque. «Je crois que les médias sont de l’art», assure à l’époque Warhol.

L’actualité l’influence, et il se plaît à peindre cette série de portraits de Mao au moment où le président Nixon initie la détente dans les relations sino-américaines.

«À l’avenir, chacun aura son quart d’heure de célébrité mondiale», a dit Warhol, trois décennies avant l’émergence des réseaux sociaux.

Résolument précurseurs, Andy Warhol et ses œuvres sont à découvrir jusqu’au 28 février 2021 au musée de La Boverie, à Liège. L’exposition est accessible aussi bien en français qu’en anglais, en allemand et en néerlandais.