Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a rencontré son alter ego irlandais, Paschal Donohoe, également président de l’Eurogroupe. (Photo: Shutterstock)

Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a rencontré son alter ego irlandais, Paschal Donohoe, également président de l’Eurogroupe. (Photo: Shutterstock)

Le président de l’Eurogroupe et ministre irlandais des Finances, Paschal Donohoe, avait rendez-vous ce jeudi avec le ministre des Finances luxembourgeois, Pierre Gramegna. L’occasion de discuter Union bancaire, Mécanisme européen de stabilité et enjeux futurs.

Le ministre des Finances,  (DP), rencontrait, ce jeudi, son alter ego irlandais, Paschal Donohoe, également patron de l’Eurogroupe. Des contraintes d’agenda ont poussé les deux hommes à échanger en visioconférence, plutôt qu’au château de Senningen comme initialement prévu, sur les grands axes et défis futurs de l’Eurogroupe.

Les deux ministres sont tout d’abord revenus sur les questions macroéconomiques, la relance et la gestion de crise, tout en saluant le succès de l’accord, finalisé en avril par le bras armé économique et financier du Conseil européen, sur le Mécanisme européen de stabilité (MES). Ce dernier a permis de débloquer 500 milliards d’euros pour surmonter la crise pandémique, sous forme de lignes de crédit de précaution. Paschal Donohoe en a d’ailleurs profité pour saluer le travail de Pierre Gramegna, très engagé sur ce dossier.

Rendre les fonds européens rapidement disponibles

Par ailleurs, le duo est  également revenu sur le plan de relance de l’Union européenne, longtemps bloqué par la Pologne et la Hongrie. «Les ministres espèrent que l’accord interviendra vite et que les fonds seront rapidement disponibles», a précisé un membre de l’équipe du président de l’Eurogroupe dans la foulée de la rencontre. Un vœu qui semble avoir été exaucé avec l’annonce, ce jeudi soir, d’un accord confirmé par les dirigeants de l’UE réunis en sommet à Bruxelles.

Les pays membres, conditionnant l’octroi de fonds européens au respect de l’État de droit, avaient dû batailler pour faire face aux veto de Varsovie et Budapest sur le plan de relance européen. Reste désormais à voir les conditions de l’accord, qui, s’il débloquera l’enveloppe de 750 milliards d’euros consacrée au plan de relance, devra avant tout convaincre le Parlement, intangible sur le sujet.

Plus d’importance au MES

Outre les volets concernant le digital et le Pacte de stabilité et de croissance, abordés moins largement, les deux ministres des Finances ont également discuté plus longuement du futur de l’Union bancaire, présenté comme l’un des axes de travail principaux de l’Eurogroupe. Les ministres attendent du dernier sommet européen de l’année, qui a débuté ce jeudi, qu’un pas important soit réalisé. «On s’attend en effet  à ce qu’un mandat soit donné pour un plan de travail, afin de compléter l’Union bancaire», explique une source proche de M. Donohoe. 

Le futur de l’Union bancaire fait partie de la liste des points qui seront soulevés par les représentants étatiques réunis en sommet. Parmi les dossiers importants devant mené au parachèvement de l’Union bancaire figurent la réforme du MES – afin de conférer un rôle plus important au mécanisme en cas de crise –, pour laquelle un accord a été trouvé le 30 novembre dernier par les ministres des Finances des 27 pays membres, et la création d’un système européen de garantie des dépôts.